Ce lundi 1er avril 2019 coïncide avec le démarrage de trois grandes manoeuvres militaires. La 16è édition d’African Lion, exercice combiné conjoint entre les FAR et l’US Army, prend son départ effectif aujourd’hui même dans la zone sud du royaume (Tifnit, Tata, Tan-Tan), dans ses différentes composantes terre, air et mer. Une édition exceptionnelle de par le matériel et les équipements militaires mobilisés, comme en atteste l’atterrissage vendredi dernier à Ben Guerir du bombardier stratégique américain, B-52, et le nombre record et la qualité des contingents alignés, en l’occurence les Forces spéciales (FS) issues aussi bien des FAR, de leurs homologues américaines, que des armées alliées, dont la Grande-Bretagne, l’Espagne, la Tunisie, ou encore le Sénégal.
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Parallèlement à ces manoeuvres maroco-américaines, considérées parmi les plus importantes à l’échelle africaine, voire mondiale, des exercices aéroterrestres de grande envergure sont lancés, aujourd’hui même, dans la région de Tinghir, avec la participation des armées françaises et belges, en plus d’experts et d'observateurs venus de différents pays alliés. L’édition 2018 de ces manoeuvres, qui s'est déroulée dans la région d'Errachidia sous le nom de code «Tafilalet», en disait long sur l’importance stratégique de ces exercices où ont été déployés les F16 et autres hélicoptères de combat appartenant aux FAR, dont les Gazelles, sans compter cette première participation des Chars Abrams nouvellement acquis, pour simuler des ripostes à des «attaques de parties ennemies».
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Et ce n’est pas tout. Pendant ces manoeuvres, grandeur nature, se déroulent aujourd’hui au large de Casablanca des exercices maritimes auxquels participent des marines de guerre issues d’outre-Atlantique, l’US Navy, et d’Europe, notamment la France et l’Espagne. Ces exercices, baptisés du nom de «Phoenix Express», ont pour objectif de renforcer l’interopérabilité des diverses marines de guerre, pour assurer la sécurité maritime de la région.
Cette effervescence militaire, peu ordinaire, ne doit laisser personne indifférent. Qu’est-ce qui peut donc expliquer que de telles manoeuvres, si diversifiées et si herculéennes, se déroulent simultanément et dans un seul théâtre d’opérations, en l’occurrence le sol marocain? La nature contrastée du sol marocain expliquerait-elle à elle seul ce remarquable rush des meilleures armées du monde ? Ce rush n’est-il pas dû aussi et surtout au prestige international des valeureuses Forces armées royales, dont l’expérience acquise sur les différents fronts de guerre (Yémen, Syrie, Irak, etc), ou sur les foyers de tension, notamment en Afrique (RCA, RDC, entre autres pays en proie à la guerre civile), fait figure aujourd’hui de modèle à suivre à travers le monde? Est-ce un hasard si le rôle crucial du soldat marocain, dans le cadre des missions de paix, est salué et exhorté aujourd’hui par le premier responsable de l’ONU, Antonio Guterres, pour ne citer que lui? Est-il anodin que les FAR occupent les premières lignes de la guerre anti-terrorisme, notamment en zone syro-irakienne?
Le dévolu porté sur le Maroc dénote une considération communément partagée pour les très expérimentées Forces armées royales, rempart pour la défense de l'intégrité territoriale et vecteur de la soft power que le royaume projette au-delà des frontières.