Le célèbre expert en "fiqh" islamique, Ahmed Raissouni, n'a visiblement pas de problème avec le "mariage coutumier" (mariage par simple lecture de la Fatiha). Pas plus d'ailleurs qu'avec l'affaire de moeurs qui vient de secouer le Mouvement unicité et réforme (MUR), dont il était l'ancien président, en l'occurence celle de Fatima Nejjar et Moulay Omar Benhammad, arrêtés par la police judiciaire le samedi 20 août alors qu’ils étaient dans leur voiture à côté d’une plage de la ville de Benslimane dans «une posture intime».
Notre exégète estime, dans un article publié sur son blog, que ce qui s'est passé le samedi 20 août rentrait simplement dans le cadre de "rencontres consultatives et préparatoires" à l'officialisation du mariage entre Fatima Nejjar et Moulay Omar Benhammad, respectivement 2e et 3e vice-président du Mouvement unicité et réforme (MUR), aile de prédication du Parti de la Justice et du Développement (PJD, au pouvoir).
A en croire cette éminence grise du "fiqh islamique", les intéressés, l'un père de famille et l'autre, veuve et mère de six enfants, n'auraient donc rien à se reprocher. Ils ne devaient s'inquiéter ni du fait que leur acte était contraire à la loi marocaine qui, faut-il le préciser?, ne reconnaît pas le "mariage coutumier", ni de "l'attentat à la pudeur publique", sachant que leur acte s'est déroulé dans un espace public (à côté d'une plage) et, last not least, par ce "refus" opposé par la famille de l'intéressé à ce mariage!
Il s'avère que l'ancien président du MUR veut faire sien ce hadith: "Fais triompher ton frère, qu'il soit injuste ou lésé". Encore que la finalité de ce hadith, contrairement à ce que penserait notre Fqih attitré, est d'empêcher le "frère" d'en commettre!
Mais passons car la question est ailleurs! Ahmed Rissouni trouverait à redire plutôt sur les services de la BNPJ (Brigade nationale de la police judiciaire, à compétence territoriale nationale), accusés d'avoir "mis en filature" les deux amants et néanmoins leaders de l'aide prédicatrice du PJD, le MUR, pour établir la situation du "flagrant délit"!
Flagrant "délire" de la part du fqih, qui recourt à la théorie de la "complotite" pour tenter de "blanchir" ses frères. Ahmed Raissouni voudrait-il se substituer à la justice qui n'a pas encore dit son mot?
Rendez-vous le 1er septembre prochain, date de la première audience! D'ici là, Ahmed Raissouni, ou tout autre prêcheur, peut toujours ergoter!