Préférant la fuite en avant, le ministre PJDiste de l’Emploi et de l’insertion professionnelle, Mohamed Amekraz, a opté pour un autre canal de «communication» pour s’expliquer sur le scandale des déclarations à la CNSS, évitant ainsi la commission compétente au niveau de l’institution législative.
Dans une rencontre organisée par visioconférence par la jeunesse de son parti, le ministre est passé aux aveux, mais en tentant d’habiller son langage pour atténuer la gravité de ses propos. Ainsi, il a parlé d’«omission juridique». Le comble du paradoxe est que le ministre, juriste et avocat de son état, recourt à cette formulation juridique pour justifier l’injustifiable dans un cabinet de juriste, qui a justement pour mission de gérer les circuits juridiques de ses clients.
Après cet aveu tardif, qui cache beaucoup de non-dits, le ministre est monté au créneau pour s’en prendre à ceux et celles qui l’ont critiqué pour cette «omission» volontaire ou involontaire. «Il est inconcevable de critiquer de pareilles erreurs», a-t-il martelé. Et de poser, d'un ton sec, la question de savoir pourquoi «ces gens n’orientent pas leurs critiques vers ceux qui ont commis des délits et des crimes politiques», rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mardi 7 juillet.
Le ministre, qui a donc admis une «omission juridique» qui l'a mené à ne pas déclarer à la CNSS des employés de son cabinet d’avocat à Agadir, a tenté de se racheter en faisant savoir que la situation des employés concernés avait été régularisée avec effet rétroactif. Et de préciser que c’est l’avocat, en charge du cabinet actuellement, qui a procédé à la régularisation de la situation administrative des employés en question.
Cette affaire des déclarations du personnel à la CNSS a éclaté après le décès de la secrétaire chargée de la gestion du bureau d’avocat du ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme, Mustapha Ramid. A ce moment, le ministre Amekraz, également éclaboussé par ce scandale, avait catégoriquement réfuté les critiques des médias et des réseaux sociaux, en avançant que les employés de son bureau d’avocat à Agadir étaient bel bien déclarés à la CNSS. Mais, quelques jours plus tard, quand le pot aux roses a été dévoilé, le ministre n’a trouvé d’issue que de recourir à la formule d’«omission juridique» pour avouer, sans même avoir froid aux yeux, ce qu’il avait nié auparavant.