Le mécontentement du numéro un du PJD à l'encontre de son ancien ministre chargé des Affaires avec le Parlement a été confirmé par Akhbar Al Yaoum, quotidien proche du parti islamiste. "Benkirane en colère contre le projet d'aliment pour le bétail", titre en effet le journal dans son édition de ce lundi 15 août. Et de préciser que Choubani n'avait pas informé Abdelilah Benkirane de ce projet.
A rappeler que le président du Conseil régional avait exprimé sa ferme intention de demander au ministère de l'Intérieur, au nom de sa région, la possibilité de louer 200 hectares placés localement sous le régime dit des "soulalyates", terres collectives dont la nature foncière n'a toujours pas été réglée administrativement.
Une source proche de Choubani a confié au Le360, dimanche soir, les regrets de Choubani de n'avoir pas informée le premier responsable du parti, Abdelilah Benkirane, de même qu'elle a confirmé l'annulation pure et simple du projet. Si la même source a reconnu que, sur le plan réglementaire, le président de la région avait commis une faute d'appréciation, elle a néanmoins défendu la sincérité du projet. Mais Akhbar Al Yaoum enfonce le clou en accusant Chibani d'avoir ignoré l'article 36 de la Constitution, qui interdit toute tentative illicite d'enrichissement. Cet article stipule ainsi que "les infractions relatives aux conflits d’intérêts, aux délits d’initié et toute infraction d’ordre financier sont sanctionnées par la loi". Il spécifie, par ailleurs, que "le trafic d’influence et de privilèges, l’abus de pouvoir et toute pratique contraire aux principes de la concurrence libre et loyale dans les relations économiques, sont sanctionnés par la loi".
Choubani vient donc de commettre une nouvelle erreur politique, estiment les observateurs. "Dès qu'il a pris connaissance de l'information, Benkirane s'est mis en colère en réclamant du sulfureux Choubani d'abandonner rapidement son projet", souligne encore le quotidien arabophone qui soupçonne Choubani d'avoir usé de sa position de chef de la région pour tenter une juteuse affaire.
