Le tortionnaire en chef du Polisario Brahim Ghali a quitté l’Espagne dans la nuit de mardi à mercredi, après que les autorités espagnoles l’ont autorisé à prendre un vol à partir de l’aéroport de Pampelune, situé à 90 km de Logroño où il était hospitalisé. Le journal Ok Diaro a révélé que les généraux algériens avaient affrété, à la hâte, un avion médicalisé auprès de la société française Airelec Ambulance pour exfiltrer Benbatouche vers la base aérienne de Boufarek, à Alger. Le juge Santiago Pedraz avait refusé, mardi dernier, la requête des plaignants lui demandant d’imposer des mesures conservatoires à l’encontre de leur bourreau, quand ils ont comparu devant lui par vidéoconférence.
Selon une source gouvernementale espagnole, le Maroc a été immédiatement informé des derniers développements de cette affaire et du retour du chef des séparatistes en Algérie. Il faut rappeler que, dans la matinée de mardi, un avion de l’armée algérienne avait décollé d’Alger dans le but de rapatrier le polisarien en chef. Mais il a dû rebrousser chemin faute d’autorisation d’atterrir. Une autorisation qui était conditionnée par la nature de la décision de l’Audience nationale devant laquelle comparaissait, au même moment, Brahim Ghali. Ce n’est qu’après que le juge a décidé de le laisser libre de ses mouvements qu’il a été autorisé par les autorités espagnoles à prendre l’avion à partir de l’aéroport de Pampelune.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que les médias espagnols ont mis l’accent sur la nature de la riposte du Maroc à la décision de l’Espagne de laisser Brahim Ghali retourner en Algérie. Le gouvernement et ses partisans ont essayé, depuis le début, de justifier cette décision par l’impartialité et l’indépendance de la justice espagnole. Autant dire, ajoutent-ils, que l’autorisation de quitter le territoire ibérique lui a été délivrée car aucune décision judiciaire n’a restreint ses mouvements, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. L’expert dans les affaires géostratégiques, Abdallah Rami, a affirmé que la crise maroco-espagnole avait dépassé l’affaire Benbatouche pour se transformer en une crise de confiance du Maroc envers l’Espagne.
Le Royaume, ajoute-t-il, ressent aujourd’hui de la défiance envers son voisin du Nord, depuis que ce dernier a accueilli le chef des séparatistes sans l’avertir et tout en complotant avec les généraux algériens. C’est d’autant plus inacceptable, poursuit le même intervenant, que ce criminel génocidaire a déclaré la guerre à un allié stratégique de l’Espagne, aussi bien géographiquement que politiquement et, surtout, au niveau sécuritaire, particulièrement dans la lutte contre le terrorisme.
Ce qui est encore plus aberrant, enchaîne Abdallah Rami, est que l’Espagne demeure, elle aussi, menacée par le séparatisme et que le Maroc pouvait tisser des relations avec les séparatistes de la Catalogne. D’autant, poursuit-il, que les indépendantistes catalans ont essayé, à maintes reprises, d’ouvrir des canaux de communication avec le Maroc, sauf que Rabat était très attachée à l’intégrité territoriale de l’Espagne. Autant dire qu’à partir de maintenant, le Royaume va appliquer le principe de réciprocité: «Votre intégrité territoriale en échange de la nôtre», conclut Abdallah Rami.