Ce lundi 5 mai 2025 marque un tournant dans l’interminable feuilleton judiciaire entourant la mort de Benaissa Ait El Jid. La Chambre criminelle de deuxième degré près la Cour d’appel de Fès reprend l’examen du cas d’Abdelali Hamieddine, dirigeant islamiste accusé d’avoir participé à l’assassinat de l’étudiant de gauche en 1993. Le ministère public a sollicité un délai supplémentaire pour garantir la présence d’El Khammar Haddioui, témoin central dont l’absence lors des précédentes audiences avait entravé la procédure, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 5 mai.
En juillet 2023, la Chambre criminelle de première instance avait condamné Hamieddine à trois ans de prison ferme pour «participation à des coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner», assortis d’une indemnité de 20.000 dirhams à la famille de la victime et d’un dirham symbolique à l’AMDH. Cette requalification des faits (Hamieddine était initialement poursuivi pour homicide volontaire avec préméditation) a suscité l’indignation des proches d’Ait El Jid et des associations des droits de l’Homme, qui dénoncent une minimisation des responsabilités. À l’inverse, le PJD a qualifié le verdict de «très sévère» et son avocat a décidé d’interjeter appel.
Le témoignage d’El Khammar Haddioui, ami de la victime et rescapé de l’agression, reste au cœur des débats. «Dans ses déclarations, il accuse Hamieddine d’avoir immobilisé Ait El Jid lors de l’attaque, facilitant ainsi le coup mortel porté à la tête de ce dernier avec une bordure de trottoir», note Al Ahdath Al Maghribia.
Les faits remontent à février 1993, lorsque des affrontements entre étudiants islamistes et gauchistes à l’université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès ont dégénéré. Ait El Jid et Haddioui, alors en taxi, sont interceptés par un groupe d’étudiants islamistes non loin de la cité universitaire Dhar Mahraz. L’étudiant de gauche a succombé à ses blessures quelques jours plus tard.







