Humain right watch (HRW) et Reporters sans frontières (RSF) "savent mieux que quiconque que l'incitation intentionnelle au terrorisme, à la haine et à la violence est interdite et inacceptable" par la profession et par la communauté internationale, a déclaré jeudi le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, en réaction à la position exprimée par les deux ONG sur le cas du directeur de Lakome Ali Anouzla.
Le ministre a surtout axé son intervention, lors de son point de presse hebdomadaire, sur la déclaration internationale de Vienne concernant "le terrorisme, les médias et le droit" adoptée par "plusieurs ONG internationales dont HRW et RSF lors de la Conférence organisée par The International Press institut and The center for international legal studies avec l'appui de l'OCSE, à Vienne du 5 au 6 octobre 2009". Que dit cette déclaration dont Le360 a obtenu une copie ? Elle déclare que "les participants ont reconnu la liberté fondamentale des médias en matière de couverture médiatique du terrorisme (y compris les actions et idéologies terroristes) à condition de ne pas inciter intentionnellement au terrorisme". La même déclaration a souligné "le rôle fondamental de la justice dans l'application de la législation anti-terroriste".
La vidéo a une "portée politique"
Pour la vidéo qu'El Pais, le journal espagnol, a diffusée non en espagnol mais en arabe et a donc destiné, selon le ministre, à une partie précise, la jurisprudence internationale est claire et sans équivoque. Mais en ce qui concerne la question du droit à la liberté de la presse, "l'affaire d'Anouzla est actuellement entre les mains de la justice", a affirmé le ministre. Mustapha El Khalfi a estimé que la diffusion de cette vidéo a une "portée politique car elle vise le modèle marocain de stabilité, de paix et de progrès". "Le Maroc a adopté, selon lui, une stratégie de lutte contre les menaces intentionnelles de violence, de haine et d'actes terroristes". "Nous avons un système sécuritaire qui défend et qui protège les Marocains contre les menaces de terreurs et d'agressions préméditées contre leur intégrité physique et leurs biens", a ajouté le ministre qui a indiqué que "le cas d'Ali Anouzla a été discuté jeudi lors de la réunion du gouvernement". A noter que le Maroc a décidé de porter plainte contre El Pais à Madrid, premier média à avoir diffusé cette vidéo, avant Lakome, de la branche islamiste d'AQMI au Maghreb, une organisation ayant appelé à "commettre des actes terroristes contre le Maroc et ses institutions".