L’Etat consacre annuellement un budget important pour les dépenses de gasoil réservées à la flotte des véhicules de fonction. Ces dépenses sont actuellement passées au peigne fin par les magistrats de la Cour des comptes, à en croire le quotidien Assabah dans son édition du mercredi 27 février.
Selon le journal, l’institution dirigée par Driss Jettou a entamé l’audit des bons de gasoil des voitures de services mises à la disposition des cadres et responsables de l’administration et des établissements publics. La mission confiée aux magistrats est d’examiner les documents relatifs à la consommation des hydrocarbures et comparer cette documentation avec les distances réellement parcourues.
Assabah assure que cette mission entre dans le cadre de la politique de l’Etat pour rationaliser ses dépenses de façon générale et plus précisément celles réservées au gasoil, qui ont explosé à en croire les chiffres présentés.
La SNTL, société qui gère la flotte de l’Etat, avance que les voitures de l’Etat coûtent annuellement entre 2,5 et 3 milliards de dirhams. Ce montant concerne seulement les factures de gasoil et d’assurances. Si l’on ajoute la facture des contrats de location, le budget de cette flotte grimpe à plus de 4 milliards de dirhams. Le pire, c’est que ces dépenses n’ont cessé d’augmenter au cours des dix dernières années. La hausse a été de 5 à 7 % par an. La flotte comprend actuellement plus de 184.000 véhicules dont 80.000 sont réservés à l’administration centrale. Les collectivités locales disposent, quant à elle, d’une flotte d’à peu près 51.000 véhicules.
Le journal affirme que les premières investigations ont déjà pu démontrer quelques dépassements. La consommation d’une des voitures de la flotte a dépassé 25.000 dirhams par an, sachant que la distance parcourue par cette même voiture n’a pas dépassé 600 km. Ce qui représente plus de 41 dirhams pour chaque km parcouru ou une moyenne de consommation de 400 litres par 100 km. De tels chiffres ne peuvent être expliqués que par des fraudes. Le journal avance aussi que certains responsables disposent de plus d’une voiture. L'une est utilisée dans le cadre de la fonction et l’autre sert aux déplacements personnels, ce qui est contraire à la réglementation.