Abdelouahed Radi, homme politique chevronné, acteur et témoin privilégié de l’histoire du Maroc post-indépendance, s’est éteint dans l’après-midi de ce dimanche 26 mars à Paris, à l’âge de 88 ans. Il est décédé des suites d’une longue maladie, pour laquelle il avait été admis il y a près de trois semaines dans un établissement de soins parisien, a appris Le360 auprès de ses proches.
Homme politique de premier plan
Membre fondateur de l’Union nationale des forces populaires (UNFP) et de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), dont il fut également le Premier secrétaire (de 2008 à 2012), Abdelouahed Radi a occupé plusieurs fonctions gouvernementales et parlementaires, dont celle de ministre de la Justice, dans le gouvernement Abbès El Fassi (octobre 2007 à janvier 2010), et à deux reprises celle de Président de la Chambre des Représentants, de mars 1997 à octobre 2007, puis d’avril 2010 à décembre 2011.
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Fait particulier, l’homme avait glané son premier maroquin alors que son parti était encore dans l’opposition, puisqu’il a été nommé ministre chargé de la Coopération dans le gouvernement El Amrani III.
Ayant siégé à la Chambre des représentants sans interruption depuis 1963 jusqu’à son décès, Abdelouahed Radi détient le record de la longévité à la Chambre basse du Parlement, frisant six décades continues de députation. Un exploit hors du commun qu’il doit aux voix fidèles de la commune rurale de Lakssibia, dans la province de Sidi Slimane, considérée depuis toujours comme le bastion imprenable de la famille Radi.
Un pilier de l’USFP
Né en 1935 à Salé, au sein d’une famille de notables, Abdelouahed Radi a suivi un cursus scolaire puis universitaire sanctionné par un diplôme en psychologie. Au lendemain de l’indépendance du Maroc, il prend part à un ensemble d’événements marquants de l’histoire du Royaume.
Membre fondateur de l’Union des étudiants du Maroc (UNEM) en 1956, il est aussi l’un des plus jeunes membres fondateurs de l’UNFP, en 1959, formation politique qui scelle la rupture avec le Parti de l’Istiqlal, concrétisant ainsi le début du pluralisme partisan au Maroc.
À la scission de l’UNFP en 1975, qui donne naissance à l’USFP, Abdelouahed Radi est déjà l’une des étoiles montantes du nouveau parti, dont il deviendra au fil des décennies l’une des personnalités emblématiques.
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Discret, rétif aux projecteurs et à rebours de l’exubérance de certains de ses camarades, l’homme a hérité de sa formation de psychologue une grande capacité d’écoute et d’observation, et surtout une habileté proverbiale dans l’art de la négociation et de la persuasion.
Des talents qui lui a valu de figurer parmi les sages de l’USFP, à qui le recours est incontournable pour un conseil ou un arbitrage. Et tout au long de sa carrière, Abdelouahed Radi a toujours bénéficié du respect (et parfois de la crainte) de ses pairs, y compris dans les rangs de ses adversaires politiques.
