Dans le sillage des affaires de corruption qui pèsent sur les élus, plusieurs groupes parlementaires risquent de perdre leur représentativité au sein de l’hémicycle. Condamnés ou poursuivis devant la justice pour des soupçons de corruption, de chantage ou de dilapidation de deniers publics, plusieurs députés ont été déchus de leurs sièges parlementaires.
Cette série de décisions prises par la Cour constitutionnelle plane comme une épée de Damoclès sur les groupes parlementaires. Avec la réduction du nombre de leurs députés, ces groupes parlementaires, composés d’au moins 20 députés, risquent de se transformer en groupements parlementaires, conformément au règlement intérieur de la Chambre des représentants.
Comme le rapporte le quotidien Assabah dans son édition du 9 janvier, les groupes parlementaires qui voient leurs députés déchus par la Cour risquent en effet de ne pas pouvoir les remplacer à l’occasion des élections partielles, organisées à la suite de chaque décision portant sur l’inéligibilité de l’élu ou sa déchéance.
Ce risque intervient alors que le mi-mandat législatif est prévu pour le mois d’avril prochain. Une date importante pour l’ensemble des formations politiques, tant elle marque la réélection du président de la Chambre des représentants, les présidents des commissions permanentes, ainsi que les présidents et coordinateurs des groupes parlementaires.
Dans ce sens, les groupes parlementaires qui s’apprêtent à perdre plusieurs de leurs représentants, se transformant ainsi en groupements parlementaires, s’activent désormais en coulisses pour faire pression sur le bureau de la Chambre. Leur objectif: abaisser le seuil requis de députés, fixé jusque-là à 20 députés, pour la constitution d’un groupe parlementaire.
Cette demande risque, si elle est concluante, de redistribuer les cartes lors de la réélection du président de la Chambre, les huit vice-présidents, les assesseurs, les secrétaires, ainsi que les présidents des commissions permanentes et ceux des groupes et groupements parlementaires, relève le quotidien.
Contacté par Assabah, le président du groupement du PJD, Abdellah Bouanou, a démenti formellement les intentions prêtées à son parti, représenté par 13 députés à la Chambre des représentants, de faire pression sur la bureau de la Chambre pour réduire le nombre de députés requis pour la formation d’un groupe parlementaire à 12 députés seulement.
Prévue pour ce 8 janvier, la réunion du bureau de la Chambre, organisée pour l’adoption des amendements du règlement intérieur, a été reportée à la demande d’une formation politique, à une date ultérieure, conclut le journal.