En dehors d’une déclaration faite à la BBC par le représentant de la Mauritanie auprès de la Ligue arabe, Widadi Ould Sidi Hiba, faisant état d’un «accord de principe», Nouakchott ne s’est toujours pas manifestée pour confirmer ou infirmer sa disposition à accueillir les travaux du 27ème Sommet arabe. Un silence officiel interprété comme un «cafouillage» par l’agence de presse mauritanienne indépendante, «Al Akhbar», mettant en doute les capacités aussi bien diplomatiques que logistiques de Nouakchott à abriter un Sommet de cette envergure.
"Al Akhbar", qui s’interroge même sur la capacité d’accueil de l’aéroport de la capitale Nouakchott à accueillir les jets des dirigeants arabes, voit également d’un œil suspicieux «l’aptitude» de la diplomatie mauritanienne à «réussir» un tel sommet.
Dans ce climat d’incertitude, seul un indicateur se manifeste: une demande de report de ce sommet au mois de juillet prochain, relève l’agence de presse mauritanienne.
Face à cette incertitude, surgit la question : comment un pays qui ne dispose même pas des moyens logistiques indispensables à l’organisation d’une manifestation de cette ampleur peut-il prétendre «réunir les conditions de succès» d’un sommet arabe dont les enjeux, si tant est qu’il y en ait, demeurent flous?
Pour rappel, le Maroc avait, sur hautes instructions royales, exprimé sa décision de renoncer à organiser ce 27ème Sommet arabe. Un communiqué avait été diffusé le 19 février par le ministère des Affaires étrangères et de la coopération, dans lequel le royaume avait précisé que les conditions de succès de ce sommet n'étaient pas réunies, en raison notamment des déchirements fratricides qui continuent de miner le monde arabe, tout en réaffirmant l'engagement du royaume à poursuivre son action en faveur de l'unité arabe.
Une position jugée d'autant plus "audacieuse" par les observateurs qu'elle pose la question de l'utilité même de tels sommets réduits à brasser du vent au lieu d'agir effectivement en faveur des peuples arabes frères.