1er Mai, entre festivités et contestations

Signature d'un accord relatif au dialogue social entre le gouvernement et les partenaires sociaux, le 30 avril 2022 à Rabat. . DR

Revue de presseKiosque360. Un 1er Mai mitigé au Maroc. Certains syndicats ont annulé les manifestations populaires, d'autres sont quand même sortis dans la rue. Une partie se félicite d’avoir conclu un pacte social avec le gouvernement et le patronat, une autre continue de protester. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 01/05/2022 à 20h36

Comme dans le monde entier, les syndicats et les travailleurs marocains ont fêté le 1er Mai. Fait plutôt rare cette année, les syndicats marocains sont divisés. Sur la forme déjà, certaines centrales ont décidé de ne pas organiser des manifestations dans rue. Point de meetings populaires, donc, ni défilés habituels. D’autres, au contraire, ont renoué avec les meeting d’avant la pandémie.

Sur le fond, alors que les trois centrales signataires, le 30 avril, de l’accord social avec le gouvernement et le patronat se félicitent de cet acquis et en énumèrent les apports sur le niveau de vie des travailleurs et le climat social, d’autres continuent de protester, écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 2 mai.

Ainsi, poursuit le quotidien, alors que l’UMT, la CDT et l’UGTM se félicitent d’avoir conclu un contrat social avec le gouvernement et la CGEM, pacte qui répond à un grand nombre de leurs revendications, le bras syndical du PJD par exemple a maintenu son agenda de protestation. C’est le cas également des autres syndicats non signataires de ce contrat social, parce que tout simplement considérés non représentatifs suite aux élections de 2021, qui ont maintenu, eux-aussi, leur programme de contestation. Le quotidien cite à ce propos, la FDT proche de l’USFP, mais aussi l’ODT affidée au PAM.

Bref, souligne Al Akhbar, après deux années de pandémie et de meetings virtuels, les travailleurs reviennent dans la rue, mais dans une proportion très limitée, à l’occasion du 1er Mai. Les manifestations de cette année interviennent, certes au lendemain de signature d’un pacte social, mais, surtout, sur fond de crise économique mondiale. La situation en Ukraine et la difficile relance de l’économie mondiale après la pandémie sont des facteurs qui ont eu un impact social très important, notamment avec la flambée des prix un peu partout. Tout cela s’est évidemment déteint sur les manifestations du 1er Mai.

L’ODT estime en ce sens que les effets de la pandémie ont mis à nu toutes les politiques en vigueur que ce soit dans le domaine économique, professionnel ou encore social et environnemental. Cela s’est particulièrement fait sentir dans les domaines de la santé, de l’enseignement et sur le plan de l’environnement avec l’épuisement des ressources naturelles. Le syndicat proche du PAM, pourtant membre de la coalition gouvernementale, ne s’est pas empêché de s’attaquer au gouvernement l’accusant d’avoir marginalisé davantage les classes ouvrières.

L’ODT n’a pas non plus manqué de s’attaquer au contrat social paraphé par les trois partenaires sociaux le 30 avril, le considérant comme insuffisant et ne répondant pas aux attentes des travailleurs. Le syndicat a de même reproché au gouvernement d’avoir invité à ce dialogue la COMADER, comme organisation représentant les patronat agricole, mais pas les centrales syndicales non-représentatives.Bien sûr, l’UNMT, le bras syndical du parti islamiste qui n’a pas manqué de fustiger le gouvernement et évidemment l’accord social proposé par ce dernier et accepté par les syndicats et le patronat. La centrale syndicale islamiste reprend ainsi un exercice et un langage avec lequel elle avait rompu durant les deux dernières décennies passées par le PJD à la tête du gouvernement.

Par Amyne Asmlal
Le 01/05/2022 à 20h36