Les images, publiées le 14 septembre 2012, montraient Kate Middleton et son mari William, deuxième dans l'ordre de succession au trône britannique, au bord de la piscine d'un luxueux domaine du Luberon, dans le sud de la France. La duchesse de Cambridge n'y portait qu'un bas de maillot de bain. Les images avaient fait le tour du monde et soulevé l'ire de la famille royale et de certains médias britanniques.
Poursuivis pour atteinte à l'intimité de la vie privée ou complicité, la directrice de la rédaction de l'hebdomadaire Laurence Pieau, le directeur de publication Ernesto Mauri, ainsi que les paparazzi Cyril Moreau et Dominique Jacovides, avaient été déclarés coupables par le tribunal de Nanterre le 5 septembre 2017. Le tribunal de Nanterre (nord-ouest de Paris) avait aussi alloué 100.000 euros de dommages et intérêts au couple princier, qui réclamait 1,5 million d'euros.
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"Cet incident représentait une sérieuse atteinte à la vie privée", avait estimé le palais de Kensington dans un communiqué, en soulignant que "le couple royal souhaitait affirmer que ce type d'intrusion injustifiée (dans leur vie privée) ne devrait pas se produire". Le palais s'était alors dit "satisfait de la décision du tribunal et que cette affaire soit désormais close". Mais l'avocat de Closer, Paul-Albert Iweins, a fait appel, jugeant la décision "conforme à la jurisprudence" mais l'amende "exagérée pour une simple affaire d'ordre privé".
Les photographes qui niaient avoir pris les clichés incriminés, avaient été condamnés à 10.000 euros d'amende chacun, dont 5.000 avec sursis. L'un d'eux, Dominique Jacovides, fait partie des photographes réguliers qui suivent le président français Emmanuel Macron pour Bestimage, agence dirigée par Michèle Marchand, dite "Mimi", une figure du milieu people.
L'avocat des deux paparazzi, François Blisten, a indiqué à l'AFP qu'il "plaiderait de nouveau la relaxe", "les éléments matériels des faits" reprochés à ses clients n'étant "absolument pas établis" selon lui. "Une condamnation, même de principe, ne me satisferait pas", a poursuivi le conseil, espérant que la cour d'appel de Versailles "examinera mieux les détails de ce dossier malgré la personnalité des plaignants".
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L'avocat de Closer, Me Iweins, n'a pas souhaité faire de commentaire avant l'audience de mercredi, pas plus que l'avocat du couple princier Jean Veil et le palais de Kensington, sollicités par l'AFP. Lors de l'audience de mai 2017, Me Veil avait lu une lettre dans laquelle le prince William dénonçait des faits "particulièrement douloureux car ils nous rappellent le harcèlement à l'origine du décès de (sa) mère" Diana, survenu en 1997.
Devant les juges, les avocats de Closer avaient au contraire invoqué l'"intérêt légitime" de cette publication qui véhiculait, selon eux, "une image valorisante du couple". Rapidement après leur parution, Kate et William avaient obtenu de la justice civile française l'interdiction de la cession et de toute nouvelle diffusion des photos litigieuses et avaient porté plainte.
Une semaine avant Closer, le 7 septembre 2012, le journal régional La Provence avait lui aussi publié une photo de la duchesse en maillot de bain. La photographe Valérie Suau et le directeur de la publication de l'époque, Marc Auburtin, avaient été condamnés à des peines d'amende avec sursis et à verser solidairement 3.000 euros de dommages et intérêts au couple princier.