Avant d’évoquer son film «A Private Life» présenté lors du festival, Jodie Foster a tenu au cours d’une table ronde à revenir sur les interprétations qui ont façonné sa trajectoire, de «Taxi Driver» à «Les accusés», jusqu’au culte «Le silence des agneaux». Ce dernier demeure un tournant absolu. «C’est peut-être “Le silence des agneaux” qui a le plus changé ma vie», déclare-t-elle, d’emblée. Un film charnière, selon elle, car «il mélangeait horreur, intelligence et humanisme d’une manière qui n’avait jamais été faite», ajoute-t-elle, encore émue des années plus tard par ce tournage devenu «une véritable famille».
Mais son parcours n’a rien d’un long fleuve tranquille. Certains de ses rôles les plus forts n’étaient d’ailleurs pas destinés à être les siens. «Ne pas être le premier choix, ça arrive à tout le monde», confie-t-elle. «Il faut être assez humble pour dire: je sais que je ne suis pas votre premier choix, mais j’ai envie d’être votre seconde», ajoute-t-elle. Une philosophie qui, dans son cas, a parfois mené aux Oscars.
Foster aime les projets difficiles, ceux qui la poussent à sortir de sa zone de confort. Elle cite notamment «Nell», rôle pour lequel elle a dû réinventer sa manière de jouer. «Je ne pouvais pas utiliser mes schémas habituels», raconte-t-elle. «C’est peut-être le rôle qui m’a le plus appris dans ma carrière», ajoute-t-elle, évoquant ce langage inventé dans le film, hors norme, qui l’a contrainte à oublier toutes ses habitudes d’actrice.
Pour elle, le cinéma reste un refuge spirituel. «Le cinéma m’a toujours donné la joie de me dire que je fais quelque chose qui a du sens», dit-elle. «C’est une façon de communiquer avec les autres et de découvrir qui l’on est l’un et l’autre», décrit-elle.
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«Les années de mes cinquantaines étaient difficiles, j’étais entre deux âges. Le moment où j’ai dépassé la soixantaine, c’était beaucoup plus facile», raconte-t-elle. «Toutes les choses qui me tracassaient: les concurrences, les doutes, être assez ou pas assez, ça a complètement disparu», explique Foster.
Si Foster a marqué le cinéma par ses rôles, elle n’a jamais caché que sa véritable vocation était la mise en scène. «Je suis plus faite pour être metteur en scène. J’aime voir le grand schéma, pas seulement les moments», affirme-t-elle. Son seul regret? Ne pas avoir pu jongler entre les deux. Mais jouer lui reste indispensable. «Le jeu m’amène quelque chose de spirituel que je ne pourrais pas avoir autrement», poursuit-elle.
Lorsqu’on lui demande si le Maroc lui inspire l’idée d’un tournage, Jodie répond directement «oui»! Elle évoque Marrakech, le désert, les couleurs, la chaleur et «ce peuple très chaleureux, très opiniâtre, qui aime parler et chanter», décrit-elle. «C’est quelque chose que j’aimerais bien voir à l’écran», conclut-elle.







