"Bodyguard" au Maroc, le nouveau service tendance

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Des paquets de muscles qui suivent les hommes politiques comme leur ombre dans leurs déplacements, dans leurs meetings… Avoir un "bodyguard", au Maroc, devient tendance. Le quotidien arabophone Al Akhbar à paraître ce mercredi décrypte le phénomène.

Le 13/08/2013 à 21h00, mis à jour le 13/08/2013 à 21h50

Se payer les services d'un "bodyguard" est certes nouveau, mais le phénomène s'est tellement répandu qu'un centre de formation de "bodyguards", financé par l'Indh, a vu le jour à Casablanca, rapporte Al Akhbar dans son édition de ce mercredi 14 Août. Le quotidien affirme que des sportives marocaines comme Nawal Moutawakil, Nezaha Bidouane, ainsi que le maire de Casablanca Mohamed Sajid ou encore Nouzha Skalli, l'ex ministre de la famille et bien d'autres VIP ont tous déjà fait appel à une escorte privée pour assurer leur sécurité. Pour Al Akhbar, certaines personnalités ont effectivement besoin de cette protection rapprochée tandis que d'autres se paient un garde du corps pour... frimer!

Qui sont ces "bodyguards"? Comment sont-ils formés ? Et qui protègent-ils ? Telles sont les questions auxquelles a tenté de répondre Al Akhbar. L'article démarre par une description détaillée des critères de sélection de ses gardes du corps. Il n'est pas nécessaire de préciser que muscles de bodybuilder et mental d'acier sont des prérequis. Mais, selon le quotidien, ce métier à risque nécessite aussi une bonne formation et impose des restrictions au prétendant. Le quotidien précise, par exemple, que ces hommes de protection ne sont jamais appelés par leur prénom mais par des codes.

Confidences...

Al Khabar passe en revue le détail des formations, dresse le portrait d'un des chefs "bodyguards", et rapporte quelques anecdotes confiées par des gardes du corps expérimentés. Certains se confient sans retenue au quotidien à propos des risques du métier. Abderrazak Soufi, un des gardes du corps cités par le quotidien, déclare qu'"il s'est fait une raison et qu'il est prêt à mourir pour protéger les autres".

Pour faire le tour de la question, Al Akhbar a également abordé un autre volet important : celui de la rémunération de ces gardes du corps. D'après le quotidien, un garde du corps perçoit en moyenne 1000 Dhs de l'heure pour escorter une personnalité menacée et 300 dhs de l'heure pour les autres. Mais certains "bodyguards" cités par Al Akhbar affirment qu'ils préféraient travailler avec des personnalités étrangères ou à l'étranger, et notamment dans les pays du golf où les salaires sont pour eux plus intéressants. Leur rémunération, dans ces pays, peut en effet atteindre 1000 euros par semaine ou, mieux encore, 6000 dollars par mois.

Enfin, Al Khbar a également mis en avant ces femmes gardes du corps qui, selon le quotidien, concurrencent clairement les hommes. "Une femme "bodyguard" se dote d'une force et d'une intelligence qui lui permettent d'exceller en tant que garde du corps", affirme Fatine Kamil, 27 ans, citée par le quotidien. Fatine dirige plus de 4 groupes de gardes du corps hommes dans sa section, et propose ses services à des personnalités haut placées, conclut Al Akhbar.

Par Ikram El Ghinaoui
Le 13/08/2013 à 21h00, mis à jour le 13/08/2013 à 21h50