Les deux pays devraient «continuer à explorer la bonne voie» pour s’entendre et «parvenir à une coexistence pacifique à long terme», a déclaré Xi, cité par l’agence d’État Chine nouvelle, au début de leur rencontre dans la capitale péruvienne.
Il a assuré que la Chine était «prête à travailler avec la nouvelle administration américaine pour maintenir la communication, élargir la coopération et gérer les différences» en vue «d’une transition en douceur» des relations bilatérales.
En écho, Joe Biden a dit que les deux pays devaient tout faire pour éviter que la concurrence entre eux ne «dérive en conflit», lors du tête-à-tête de 01H40, selon la présidence américaine, qui s’est tenu dans l’hôtel où loge depuis jeudi le président chinois.
«Nos deux pays ne peuvent pas laisser cette concurrence dériver en conflit. C’est notre responsabilité et, au cours des quatre dernières années, je pense que nous avons prouvé qu’il était possible d’entretenir cette relation», a-t-il ajouté.
Cette rencontre entre les dirigeants des deux superpuissances était la dernière avant le retour à la Maison Blanche en janvier de Donald Trump, dont le premier mandat (2017-2021) a été marqué par des tensions et une confrontation commerciale avec la Chine.
Et pendant sa campagne, le milliardaire a promis de protéger l’industrie américaine, menaçant d’imposer des droits de douane de 10 à 20% sur les produits importés et jusqu’à 60% sur ceux provenant de Chine. Il a en outre déjà nommé dans son équipe des tenants d’une ligne dure face à Pékin.
Conversations «franches»
Joe Biden, qui effectue l’une de ses dernières grandes sorties internationales, s’est dit «fier des progrès accomplis» pour stabiliser la relation entre Washington et Pékin. «Nous n’avons pas toujours été d’accord, mais nos conversations ont toujours été franches», a-t-il affirmé.
La rencontre intervenait au terme de la 31ème édition du sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec), qui regroupe 21 économies pesant 60% du PIB mondial.
Le sommet a vu exprimées de la part de plusieurs dirigeants des craintes de «protectionnisme» et «d’isolationnisme», dans des références plus ou moins manifestes à la prochaine présidence de Donald Trump.
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Lors d’échanges à huis clos dans la matinée, Xi Jinping a appelé les pays de la région à «s’unir et coopérer», dans un contexte de «défis tels que la géopolitique, l’unilatéralisme et le protectionnisme montants».
«Déni» et «isolationnisme»
Vendredi déjà, Xi Jinping avait mis en garde «contre la montée de l’unilatéralisme et du protectionnisme» et jugé que le monde était «entré dans une nouvelle période de turbulences et de transformation».
Le président chilien Gabriel Boric a lors de la même session samedi matin lui aussi appelé à l’unité, «face à la menace de l’isolationnisme, du déni de la crise climatique par certains», mais sans mentionner explicitement le président élu Trump.
Joe Biden, pour sa part, avait estimé vendredi, en marge d’une rencontre avec ses alliés de la région Pacifique Japon et Corée du Sud, que «nous avons maintenant atteint un moment de changement politique important».
En closant le sommet samedi, la présidente péruvienne Dina Boluarte a salué un consensus obtenu sur la «feuille de route de Lima», pour «promouvoir la transition vers l’économie formelle et mondiale» de l’économie informelle, prégnante dans plusieurs pays de la région.
Puis elle a transmis la présidence de l’Apec à la Corée du Sud, qui accueillera le sommet en 2025.
Après Lima, Joe Biden et Xi Jinping se rendront au Brésil pour participer au G20.