Washington gèle toute l’aide étrangère américaine, sauf à l’Égypte et Israël

Marco Rubio, le nouveau chef de la diplomatie américaine.

Le nouveau chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a gelé l’aide étrangère des Etats-Unis, à l’exception de celle fournie à l’Égypte et Israël, le temps d’un réexamen complet de tous les programmes, selon une circulaire interne au département d’Etat.

Le 25/01/2025 à 07h00

Les États-Unis ont gelé leur aide étrangère, à l’exception de celle fournie à l’Égypte et Israël, ainsi que l’aide alimentaire d’urgence, le temps d’un réexamen complet pour voir si elle est conforme avec la politique qu’entend mener Donald Trump.

«Aucun nouveau fonds ne sera engagé (...) tant que chaque nouvelle attribution ou extension proposée n’aura pas été examinée et approuvée» en conformité avec le programme du président Donald Trump, indique une circulaire interne du secrétaire d’État américain, Marco Rubio, adressée au personnel du département d’État.

L’aide alimentaire d’urgence est exemptée, ce qui devrait bénéficier notamment à la bande de Gaza après le cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas. Mais la circulaire ne fait aucune mention de l’Ukraine, qui a bénéficié sous l’ancienne administration Biden de milliards de dollars d’aide pour se défendre face à la Russie.

La circulaire découle du décret signé par le président Trump lundi, dès le jour de son investiture, ordonnant de geler l’aide étrangère des États-Unis pour 90 jours. Dans sa note, le secrétaire d’État fait valoir qu’il est impossible pour la nouvelle administration d’évaluer si les engagements existants en matière d’aide étrangère «ne font pas double emploi, sont efficaces et sont conformes à la politique étrangère du président Trump».

Ce dernier avait assuré dans son décret lundi que «l’industrie et la bureaucratie de l’aide étrangère des États-Unis ne sont pas alignées sur les intérêts américains et, dans de nombreux cas, sont contraires aux valeurs américaines». Il n’avait pas cité d’exemples mais s’est employé, par exemple, dès son retour à la Maison Blanche à démanteler les programmes fédéraux de promotion de la diversité aux États-Unis.

Concrètement, le décret présidentiel ordonne une pause de 90 jours dans l’aide des États-Unis afin d’évaluer «l’efficacité des programmes et leur cohérence avec la politique étrangère des États-Unis». La circulaire de Marco Rubio autorise toutefois le département d’État à faire d’autres exceptions au cas par cas.

«Conséquences vitales»

Selon des chiffres officiels, les États-Unis sont le principal pourvoyeur d’aide humanitaire et au développement dans le monde, y consacrant environ 1% du budget du gouvernement fédéral. Plusieurs ONG se sont alarmées de l’impact de ce gel, en particulier concernant l’aide humanitaire et au développement.

«La suspension de l’aide humanitaire fait planer l’incertitude sur tous les programmes américains d’aide humanitaire et de développement, ce qui empêche les professionnels de l’aide de planifier ou d’agir efficacement», a déploré la dirigeante d’Oxfam America, Abby Maxman, dans un communiqué. Selon elle, cette pause «pourrait avoir des conséquences vitales pour d’innombrables enfants et familles en situation de crise».

Par Le360 (avec AFP)
Le 25/01/2025 à 07h00