La diplomatie et les médias chinois sont vent debout depuis plusieurs semaines contre l'utilisation par Washington de cette expression, qu'ils jugent inutilement stigmatisante envers leur pays.
"Les États-Unis soutiendront vigoureusement les secteurs d'activités, comme les Compagnies aériennes et autres, qui sont particulièrement touchées par le virus chinois", a écrit hier soir, lundi 16 mars, Donald Trump sur Twitter.
Des membres de son administration avaient déjà utilisé des expressions similaires, mais jusqu'à présent, le président américain ne l’avait encore jamais fait.
"Nous sommes fortement indignés, et fermement opposés" à l'utilisation de cette expression, a indiqué lors d'une conférence de presse Geng Shuang, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
"L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la communauté internationale sont clairement opposées au fait de lier un virus avec des pays ou des régions spécifiques, et contre toute stigmatisation."
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L'agence de presse officielle Chine Nouvelle a jugé ce mardi dans un commentaire que l'utilisation de "noms racistes et xénophobes pour rejeter la responsabilité de l'épidémie sur d'autres pays ne peut que révéler l'irresponsabilité et l'incompétence de certains politiques".
Le tweet de Donald Trump a également suscité une controverse aux Etats-Unis.
"La communauté des Américains d'origine asiatique -des gens dont VOUS êtes au service- souffrent déjà. Ils n'ont pas besoin que vous alimentiez encore plus l'intolérance", a tweeté Bill de Blasio, le maire de New York, l'un des Etats les plus touchés du pays.
Sans résultats scientifiques définitifs sur l'origine du virus, qui a été détecté pour la première fois en décembre dans la ville chinoise de Wuhan (centre), Pékin exhorte à ne pas stigmatiser la Chine.
Un autre porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, est même allé plus loin. Il a évoqué la semaine dernière sur Twitter l'hypothèse que l'armée américaine ait importé le virus dans son pays -sans apporter de preuves.
En réponse, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a accusé lundi la Chine de "semer la désinformation et des rumeurs abracadabrantes" sur l'origine du nouveau coronavirus.
Mike Pompeo avait auparavant lui-même provoqué l'agacement de Pékin en parlant du "virus de Wuhan", contrairement aux recommandations de l'OMS.