C'est la première fois depuis neuf ans qu'un mort est à déplorer sur un vol commercial américain. En février 2009, un avion Bombardier de la compagnie Colgan Air reliant New York à la petite ville de Buffalo s'était écrasé, tuant les 49 passagers à bord.
Au vu des images du Boeing 737-700 de Southwest après son atterrissage en urgence à l'aéroport de Philadelphie mardi vers 11h20 locales (15H20 GMT), des morceaux du moteur gauche -un CFM-56, fabriqué par une co-entreprise de General Electric et Safran- ont volé en éclats.
"Nous pensons que des parties du moteur se sont détachées", a indiqué lors d'un point de presse Robert Sumwalt, président de l'organisme fédéral pour la sécurité dans les transports NTSB, qualifiant l'incident, à ce stade, de "défaillance de moteur". Le fuselage et un hublot de l'appareil ont été endommagés, a précisé la Federal Aviation Administration (FAA), le régulateur aérien américain.
Les premières informations avaient fait état d'une femme blessée, apparemment assise près du hublot endommagé. Mais lors de son point de presse, Robert Sumwalt a parlé d'"un mort", sans préciser s'il s'agissait de cette même femme.
Southwest, l'une des principales compagnies américaines, a précisé que le vol 1380 transportait 144 passagers et cinq membres d'équipage. La compagnie s'est dite "profondément attristée de confirmer qu'il y a eu un mort à la suite de cet accident". "Nous avons activé notre équipe d'urgence et nous déployons toutes les ressources nécessaires pour soutenir ceux qui sont affectés par cette tragédie", a-t-elle ajouté.
L'un des passagers, Marty Martinez, a filmé une vidéo dans l'avion, permettant de reconstituer en partie les évènements à bord de l'appareil. "Il y a un problème avec notre avion, on dirait qu'on tombe. Atterrissage d'urgence", dit-il sur cette vidéo postée en direct sur Facebook, où on le voit lutter avec son masque à oxygène.
"Le moteur a explosé en l'air et a cassé une fenêtre à trois rangées de moi, blessant gravement une femme assise près de la fenêtre", ajoute-t-il ensuite.
"Je croyais que j'étais en train d'enregistrer les derniers moments de mon existence tout du long car j'avais du wifi, c'était absolument terrifiant", il y avait "du sang partout", a précisé Marty Martinez à la chaîne CBS après l'atterrissage. "On avait l'impression de faire une chute libre (...) Les hôtesses et stewards étaient en pleurs".
Le beau-père de l'une des personnes à bord, interrogé par la chaîne NBC, a indiqué que sa belle-fille lui avait raconté qu'une femme avait été partiellement happée hors de l'avion, avant d'être tirée à l'intérieur par les autres passagers.
Dans un enregistrement présenté par la chaîne NBC comme un extrait de la conversation entre le cockpit et la tour de contrôle de Philadelphie, une femme qui semble être la pilote précise que "l'avion n'est pas en feu mais des parties semblent manquer". "Ils disent qu'il y a un trou et que quelqu'un est sorti", ajoute-t-elle, évoquant "des blessés". Selon plusieurs médias américains, sept personnes auraient été légèrement blessées.
Plusieurs spécialistes cités par les télévisions américaines ont fait remarquer que l'incident ressemblait à une défaillance de moteur subie par un Boeing 737 de Southwest en août 2016. Parti de La Nouvelle-Orléans (Louisiane), l'appareil avait dû atterrir en urgence en Floride, sans faire de victime.
Robert Sumwalt est cependant resté prudent lors de son bref point de presse, organisé à Washington juste avant qu'une équipe du NTSB ne se rende à Philadelphie. "Peut-être que cet incident est lié au précédent, peut-être pas", a-t-il indiqué aux journalistes.