Un millier d'avocats du barreau d'Alger sont rassemblés, ce jeudi, devant le siège du Conseil constitutionnel, réclamant qu'il invalide la candidature à un 5e mandat du chef de l'Etat au pouvoir depuis 20 ans, a constaté un photographe de l'AFP.
Agé de 82 ans, Bouteflika est affaibli par les séquelles d'un AVC depuis 2013 et des dizaines de milliers de personnes ont défilé depuis le 22 février pour demander le retrait de sa candidature à un cinquième mandat lors de l'élection du 18 avril.
Jeudi, marchant sur environ 1,5 km, les avocats ont réussi à franchir, avec quelques bousculades mais sans heurts, plusieurs cordons de police pour parvenir jusque devant le Conseil constitutionnel, qui étudie depuis le 4 mars 21 dossiers de candidatures déposés dans les délais légaux, dont celui de M. Bouteflika.
"Nous demandons au Conseil constitutionnel d'assumer ses responsabilités", a expliqué à l'AFP Me Ahmed Dahim, membre du Conseil de l'ordre des avocats d'Alger, alors que ses confrères scandaient "Non au 5e mandat". "Cette candidature est irrecevable", a poursuivi l'avocat soulignant que le dossier devait légalement comporter un certificat médical que l'état de santé de Bouteflika ne permettait pas de délivrer.
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Le Conseil doit statuer sur les candidatures avant le 14 mars.
Le président Bouteflika a été hospitalisé le 24 février en Suisse, officiellement pour "des examens médicaux périodiques", mais son retour en Algérie n'a toujours pas été annoncé.
Depuis son AVC, le chef de l'Etat ne s'est pas adressé de vive voix aux Algériens et ses apparitions publiques sont devenues rares. En annonçant le 10 février sa candidature, il a déclenché une contestation inédite contre lui depuis qu'il a été élu à la tête de l'Etat il y a 20 ans exactement.
Mercredi, l'Ordre des médecins algérien avait rappelé au Conseil constitutionnel que les certificats médicaux délivrés aux candidats à la présidence doivent répondre aux "règles de déontologie médicale" et que les médecins les rédigeant doivent être "inscrits au tableau de l'Ordre des médecins".
Alors qu'elles sont officiellement interdites depuis 2001 dans la capitale, les manifestations sont quasi quotidiennes à Alger depuis le début de la contestation le 22 février.
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Des journalistes ont également commencé à se rassembler jeudi, Place de la Liberté de la Presse, dans le centre d'Alger, rapportent des reporters des médias algériens sur place.
Comme le jeudi précédent, ces journalistes de médias privés et publics de presse écrite et du secteur de l'audiovisuel protestent contre les "pressions" exercées selon eux par leur hiérarchie dans leur couverture du mouvement actuel de contestation.
Des assemblées générales, devant réunir enseignants et étudiants, sont, par ailleurs, prévues, ce jeudi dans plusieurs universités à travers le pays pour débattre notamment de mouvements de grève.
Vendredi, la mobilisation, annoncée forte sur les réseaux sociaux par lesquelles transitent les appels à la contestation, sera scrutée de près.