Le président Donald Trump a promis lundi de restaurer l’ordre dans une Amérique en proie à un déferlement de colère historique, menaçant de déployer l’armée si les villes et les Etats ne faisaient cesser les violences.
Face aux troubles s’ajoutant à la pandémie de coronavirus, Donald Trump a annoncé d’un ton martial le déploiement de «milliers de soldats lourdement armés» et policiers à Washington pour mettre un terme «aux émeutes» et «aux pillages». Il a jugé que les troubles de la veille dans la capitale fédérale étaient «une honte».
Une semaine après l’homicide à Minneapolis de George Floyd, un homme noir de 46 ans asphyxié par un policier blanc, de nombreuses villes américaines ont renforcé leurs mesures sécuritaires face à un déferlement de colère historique.
Son probable adversaire démocrate pour la présidentielle, Joe Biden, l’a accusé d’utiliser l’armée «contre les Américains» et du gaz lacrymogène contre des «manifestants pacifiques» pour une opération de communication.
«Il utilise l’armée américaine contre les Américains. Il envoie du gaz lacrymogène contre des manifestants pacifiques et tire des balles en caoutchouc. Pour une photo», a tweeté l’ancien vice-président américain. «Pour nos enfants, pour l’âme même de notre pays, nous devons absolument le battre. Mais je le crois fermement: nous ne pouvons le faire qu’ensemble», a poursuivi Joe Biden, 77 ans.
Une semaine après l’homicide à Minneapolis de George Floyd, un homme noir de 46 ans asphyxié par un policier blanc, New York, Los Angeles et des dizaines d’autres villes américaines ont renforcé leurs mesures sécuritaires, décrétant ou rallongeant un couvre-feu nocturne.
Une semaine après l’homicide à Minneapolis de George Floyd, un homme noir de 46 ans asphyxié par un policier blanc, New York, Los Angeles et des dizaines d’autres villes américaines ont renforcé leurs mesures sécuritaires, décrétant ou rallongeant un couvre-feu nocturne.
George Floyd, Afro-Américain de 46 ans, a fait un «arrêt cardiaque et pulmonaire» à cause de son immobilisation par les forces de l’ordre, a détaillé le médecin légiste du comté de Hennepin dans un communiqué.
Dans son rapport, il liste «d’autres paramètres importants: artériosclérose et hypertension artérielle; intoxication au fentanyl; usage récent d’amphétamines.»
Jusqu’ici, le médecin légiste officiel assurait ne pas avoir de «preuves physiques soutenant un diagnostic d’asphyxie traumatique ou d’étranglement».
«L’effet combiné de l’arrestation et de l’immobilisation de M. Floyd par la police, ses antécédents médicaux et la présence potentielle de substances psychoactives dans son corps ont probablement contribué à sa mort», avait-il déclaré, dans un rapport préliminaire.
Les résultats définitifs ont été rendus publics juste après que les avocats de la famille eurent présenté les résultats d’une autopsie menée par des experts «indépendants» qu’ils avaient mandatés.
Ces médecins «ont conclu que le décès avait résulté d’une asphyxie par pression prolongée», a déclaré l’avocat Ben Crump lors d’une conférence de presse.
George Floyd, que la police soupçonnait d’avoir voulu écouler un faux billet de 20$, est mort lors de son arrestation à Minneapolis, dans le nord des États-Unis, il y a une semaine.
Selon une vidéo du drame, qui a depuis fait le tour du monde, un agent l’a maintenu plaqué au sol, en s’agenouillant sur son cou pendant près de neuf minutes.
Ce policier, Derek Chauvin, 44 ans, a été licencié, arrêté et inculpé «d’homicide involontaire». Mais ses trois collègues présents au moment des faits ne font, à l’heure actuelle, l’objet d’aucune poursuite.
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Le drame a indigné toute l’Amérique. De New York à Los Angeles, de Philadelphie à Seattle, des dizaines, voire des centaines de milliers d’Américains manifestent depuis une semaine contre les brutalités policières, le racisme et les inégalités sociales.
Ces violences ont parfois dégénéré en émeutes, conduisant plusieurs villes à mobiliser la garde nationale et à imposer des couvre-feux.
Le président Trump, confronté aux désordres civils les plus graves de son mandat, a accusé son rival démocrate à la présidentielle de novembre, Joe Biden, d’œuvrer à la sortie de prison des fauteurs de troubles. Les forces de l’ordre ont procédé à des milliers d’interpellations.
Par dizaines voire centaines de milliers, des Américains ont manifesté samedi et dimanche contre les brutalités policières, le racisme et les inégalités sociales, exacerbées par la crise du Covid-19. La première ville du pays, New York, a annoncé doubler la présence de ses forces de police et instaurer un couvre-feu de 23h lundi à 5h mardi.
Ni le renvoi de l’agent coupable de la bavure, Derek Chauvin, ni son arrestation postérieure n’ont calmé les esprits, bien au contraire : les protestations se sont propagées dans au moins 140 villes américaines. Face aux affrontements mêlant manifestants, casseurs et forces antiémeute, les soldats de la Garde nationale ont été déployés dans plus de deux douzaines de métropoles, dans un climat de tension inédit depuis les années 1960.
Une réponse sécuritaire d’ampleur qui s’est accompagnée d’un recours à des véhicules blindés de transport de troupes, à l’utilisation de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Chicago, Denver, Los Angeles, Salt Lake City, Cleveland, Dallas, Indianapolis: une à une, les métropoles américaines ont décidé d’imposer un couvre-feu à leurs habitants. A Washington, l’heure de celui-ci a été avancée lundi à 19h. A Los Angeles, à 18h.
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Joe Biden, le visage couvert d’un masque, s’est lui rendu lundi 1er juin dans l’église d’une paroisse noire de son Etat du Delaware pour y rencontrer des responsables locaux.
L’ancien vice-président de Barack Obama compte sur cet électorat pour remporter la Maison-Blanche. Une réserve d’électeurs qui a appris à scander «Black Lives Matter» («La vie des Noirs compte») et «I can’t breathe» («Je ne peux pas respirer»), les derniers mots de George Floyd.