"C'était barbare et grossier", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hassan Kabia, réagissant à l'agression de Mohammed Saud, présenté comme un "blogueur saoudien" et membre d'une délégation de six "personnalités médiatiques" de pays arabes invitées par le gouvernement israélien.
Une vidéo postée lundi dernier sur les réseaux sociaux montre un jeune Palestinien cracher sur Mohammed Saud, d'autres l'insulter et lui lancer des chaises alors qu'il se promène dans la Vieille ville. La scène se répète dans l'enceinte de l'esplanade des Mosquées, selon une autre vidéo.
"Va prier avec les Juifs, va prier à la Knesset [Parlement israélien, Ndlr]. Que fais-tu ici?" lui crie un homme.
Appelée Noble sanctuaire par les musulmans, mont du Temple par les juifs, l'esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l'islam et le site le plus sacré pour les juifs. Elle se trouve à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé depuis 1967 par Israël.
Réagissant sur Twitter, Ofir Gendelman, un porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a décrit Mohammed Saud comme un "militant de la paix", et accusé ses assaillants d'avoir "souillé ce lieu saint".
La police israélienne a annoncé avoir arrêté trois Palestiniens, habitant à Jérusalem-Est, pour l'"attaque" de ce "touriste". "D'autres arrestations sont à venir", a indiqué dans un communiqué la police.
La délégation dont fait partie Mohammed Saud a été invitée par le ministère des Affaires étrangères israélien. L'identité des visiteurs n'a pas été dévoilée, mais ils sont décrits comme "des militants sociaux, des blogueurs et des personnalités médiatiques".
Benjamin Netanyahu a rencontré la délégation qui doit aussi se rendre au mémorial de la Shoah à Jérusalem, au Parlement israélien et sur des lieux saints.
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Cette visite a pour objectif "de présenter aux journalistes les positions israéliennes sur des questions diplomatiques et géopolitiques", selon le ministère.
C'est la première fois que des Irakiens et des Saoudiens participent à une visite à l'invitation du gouvernement israélien. Les pays de la région n'entretiennent pas de liens diplomatiques avec Israël, à l'exception de la Jordanie et de l'Egypte qui ont signé un accord de paix avec l'Etat hébreu.
Les pays arabes ont historiquement fait du règlement de la question palestinienne la condition d'une normalisation avec Israël.
Cependant, après des décennies d'hostilité, les signes d'un rapprochement entre Israël et certains Etats de la région se sont succédé ces derniers mois, nourri notamment par une inquiétude commune vis-à-vis de l'Iran, accusé de vouloir étendre son influence dans la région et de chercher à se doter de l'arme nucléaire.