Peter Dutton était interrogé sur les propositions des travaillistes, à l'approche des élections du 2 juillet, de porter de 13.700 à 27.000 le quota de réfugiés que l'Australie acceptera chaque année. Les Verts, quant à eux, plaident pour le chiffre de 50.000.
"La plupart des gens ne sauront pas compter, ni lire, ni écrire dans leur propre langue, sans même parler de l'anglais, ce qui est un problème", a déclaré mardi soir le ministre à la chaîne Sky News.
"Il ne fait aucun doute que ces gens voudront des emplois en Australie", a-t-il poursuivi. "La plupart seraient au chômage et se languiraient dans les files d'attente de chômeurs ou de Medicare (l'assurance maladie)... Cela représenterait un coût énorme et il ne sert à rien d'édulcorer cette réalité."
Ancien ministre de l'Immigration, le travailliste Chris Bowen est monté au créneau pour dénoncer les propos de Dutton et rappeler que la contribution des réfugiés avait largement profité à l'Australie ces dernières années.
"Il y a des centaines de milliers de réfugiés en Australie qui ont travaillé dur, qui se sont instruits et ont instruit leurs enfants, et qui vont aujourd'hui hocher la tête en signe de dégoût vis-à-vis de leur ministre", a-t-il dit aux journalistes.
"Si Peter Dutton doit présenter des excuses, ce n'est pas au parti travailliste mais à ces derniers", a-t-il poursuivi.
La porte-parole des Verts, Sarah Hanson-Young, a pour sa part estimé que les propos "abjects" de Dutton étaient "profondément empreints de xénophobie".
L'Australie essuie les foudres d'organisations de défense des Droits de l'Homme, de même que de l'ONU, pour sa politique extrêmement dure vis-à-vis des demandeurs d'asile.
Sa marine repousse systématiquement les bateaux de clandestins. Ceux qui parviennent à gagner ses côtes malgré tout sont placés dans des camps de rétention hors de l'Australie, le temps que leur demande d'asile soit examinée.
Même si leur demande d'asile est jugée légitime, Canberra ne les autorise pas à s'installer en Australie.
Canberra prévoit de relever son quota annuel de réfugiés à 16.250 en 2017-2018 puis à 18.750 l'année suivante.
Pressée par son opinion publique qui lui demandait une plus grande implication dans la crise des migrants, l'Australie avait exceptionnellement décidé en septembre d'accueillir 12.000 réfugiés supplémentaires fuyant l'Irak et la Syrie.