La peine sera directement aménagée, a précisé le tribunal. Cette nouvelle condamnation intervient sept mois après celle prononcée à son encontre pour corruption dans l'affaire dite "des écoutes".
L'ancien chef de l'Etat, absent de l'audience, "a poursuivi l'organisation de meetings", après avoir été "averti par écrit du risque de dépassement" du plafond légal, a dit la présidente du tribunal Caroline Viguier, lors de la lecture du jugement à l'encontre de l'ancien président et des 13 personnes qui ont comparu à ses côtés, toutes également déclarées coupables de complicité de financement illégal de campagne électorale.
"Ce n'était pas sa première campagne, il avait une expérience de candidat", a poursuivi la magistrate. Au final, le coût de la campagne était, selon l'accusation, d'au moins 42,8 millions, soit près du double du plafond légal à l'époque.
En mars, Nicolas Sarkozy était devenu le premier ancien président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme - trois ans dont un ferme -, pour corruption et trafic d'influence, dans l'affaire dite "des écoutes". Il a fait appel suspendant donc de facto cette condamnation. Après cinq semaines d'audience en mai-juin dans le dossier Bygmalion, le parquet a requis contre lui un an de prison, dont six mois avec sursis.
Pendant la campagne pour sa réélection à la tête de l'Etat en 2012, Nicolas Sarkozy a été un "candidat désinvolte", demandant "un meeting par jour", des "shows à l'américaine" et a laissé filer les dépenses sans s'en préoccuper, avait soutenu le parquet dans son réquisitoire à deux voix.
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Contrairement à ses 13 coprévenus (anciens cadres de la campagne et de l'UMP - devenue LR - ainsi que de la société Bygmalion, qui a organisé les meetings) Nicolas Sarkozy n'est pas mis en cause pour le système de double facturation imaginé pour masquer l'explosion des dépenses de campagne autorisées.
Il n'était jugé que pour "financement illégal de campagne". Il encourait un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende. Mais il a "incontestablement" bénéficié de la fraude, disposant de moyens bien supérieurs à ceux que la loi autorisait -au moins 42,8 millions au total, soit près du double du plafond légal à l'époque.
Nicolas Sarkozy avait lui tout nié en bloc. "Une fable!", s'était-il emporté à la barre. "Elle est où la campagne qui s'emballe? Elle est où la campagne en or massif?", avait-il aussi scandé, prenant tout le monde à partie.
"Il y a eu des fausses factures et des conventions fictives, c'est avéré". Mais "l'argent n'a pas été dans ma campagne, sinon ça se serait vu", avait martelé l'ancien chef de l'État, estimant que Bygmalion - fondé par des très proches de son rival Jean-François Copé - s'était "goinfré" sur sa campagne. Sa défense avait plaidé la relaxe. "Il n'a signé aucun devis, il n'a signé aucune facture, il a accepté toutes les restrictions qu'on lui a demandées. Il est loin d'être un candidat hystérique, insatiable", avait mis en avant son avocate Me Gesche Le Fur.
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Contrairement à ses coprévenus présents tous les jours, Nicolas Sarkozy n'était venu à l'audience que pour son interrogatoire. Une façon de se placer "au-dessus de la mêlée" qui avait ulcéré le parquet. La "totale désinvolture" de celui qui "ne regrette visiblement rien" est "à l'image de la désinvolture dans sa campagne", avait lancé la procureure Vanessa Perrée.
Révélé deux ans après la défaite de Nicolas Sarkozy, le scandale avait entraîné des déflagrations politiques en série à droite. Seuls quatre prévenus -trois ex-cadres de Bygmalion et l'ancien directeur de campagne adjoint du président-candidat Jérôme Lavrilleux- ont reconnu, partiellement, leur responsabilité.