Vendredi, un jeune homme de 22 ans est décédé après avoir été blessé la veille à Valencia (nord) alors que la ville était en proie à des attaques contre une centaine de commerces et de vifs affrontements entre opposants et forces de l'ordre.
A Caracas, un groupe d'étudiants a manifesté vendredi pour la deuxième journée consécutive, renonçant à rejoindre le ministère de l'Intérieur, dans le centre de la capitale, comme ils avaient tenté de le faire la veille. Le défilé avait alors tourné à la bataille rangée avec les forces de l'ordre, avec gaz lacrymogènes, cocktails Molotov et jets de pierres.
Au Venezuela, pays en profonde crise politique et économique, les anti-Maduro défilent presque tous les jours depuis le 1er avril pour exiger le départ du chef de l'Etat avant la fin de son mandat en décembre 2018.
Le bilan de cette vague de manifestations est le plus lourd depuis les marches de 2014 (43 morts officiellement). Elle survient alors que le pays pétrolier a sombré avec la chute des cours du brut. Ruiné, le Venezuela souffre d'une grave pénurie d'aliments et de médicaments ainsi que d'une inflation galopante, attendue à 720% fin 2017 par le FMI.
L'opposition a pour principal objectif d'obtenir des élections anticipées. Nicolas Maduro, dans une dernière initiative, a présenté mercredi un décret convoquant une assemblée constituante chargée de réformer le texte de 1999.
Selon M. Maduro, la moitié des 500 membres de cette assemblée constituante seront désignés par des secteurs sociaux et les autres seront élus selon un découpage par circonscription municipale. Plusieurs analystes redoutent qu'il place ainsi nombre de ses partisans.
Pour sa part, le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a estimé vendredi que son pays, qui a connu près de 40 jours de manifestations violentes, était au bord d'une "insurrection armée".
S'exprimant devant des cadets de l'armée et des civils à Caracas, M. Padrino Lopez a estimé que ces événements entraînaient "désagréments et chaos". Pour lui, il est "temps de mettre fin à de telles violences, de morts et de sang" versé. Les manifestations depuis le début du mois d'avril contre le président Nicolas Maduro ont fait au moins 36 morts.