Alors que le fonds stratégique algérien fond comme neige au soleil (seulement 100 milliards de dollars sur les 200 arborés comme un trophée en 2013!), Alger se permet (encore) le luxe de négocier l'achat de nouveaux avions et des systèmes de défense aérienne auprès de la Russie. L'annonce en a été faite ce mardi 18 juillet, lors de l'ouverture du Salon international aérospatial de Moscou 2017, par le directeur du Service fédéral de coopération militaro-technique, Dmitry Shugaev.
"L’Algérie et la Russie vont tenir des négociations durant le Salon international aérospatial de Moscou 2017 en vue de potentielles acquisitions d’avions et de systèmes de défense aérienne", dévoile en effet le haut responsable russe, cité par l'agence de presse Sputnik News.
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Curieusement, cette révélation tombe juste après le message "de crise" adressé aux Algériens par le président Bouteflika, le 4 juillet, à l'occasion de la fête de l'Indépendance. Dans ce message, le chef de l'Etat algérien a justement demandé au peuple algérien de consentir "un effort de guerre" face à la crise qui frappe de plein fouet son pays.
Pour précision, c'est la première fois que Bouteflika reconnaît "un sévère recul des revenus extérieurs et une dégradation de sa balance des paiements extérieurs" !
Un "sévère recul" dont le prix sera payé (uniquement) par le peuple algérien frère, dont le pouvoir d'achat s'est déjà assez détérioré en raison de la flambée des produits de consommation de base. L'armée nationale populaire (ANP) a vu par contre son budget nettement augmenter, comme l'a récemment indiqué Janes Information group, entreprise américaine spécialisée dans les questions de Défense. Selon cette dernière, le budget Défense algérien, estimé à 10,46 milliards de dollars, pour 2016, va passer à 10,86 milliards de dollars pour 2017 avant de franchir la barre de 11 milliards de dollars à partir de 2018.
Un paradoxe dont seuls la grande muette algérienne et le président Bouteflika détiennent le secret! Puisque le stock d'armes continu n'a à l'évidence aucune importance stratégique, en dehors des prétextes farfelus présentés par le vice-ministre de la Défense algérien, le général Gaïd Salah. Ce dernier, chef d'état-major de l'ANP et potentiel successeur de Bouteflika, semble prendre plaisir à étaler ses "faits d'armes" antiterroristes pour justifier cette férénésie d'armement, oubliant à l'insu de son gré que son armée, précisément le renseignement militaire, est justement pointée par la communauté internationale pour ses liaisons dangereuses avec les groupes terroristes essaimant dans la région sahélo-saharienne.