Un parti algérien qualifie la fin de règne de Bouteflika de «chaotique»

Hakim Belabbas, SG du Rassemblement pour la cutlure et la démocratie (RCD).

Hakim Belabbas, SG du Rassemblement pour la cutlure et la démocratie (RCD). . DR

Abdelaziz Bouteflika lègue aux Algériennes et aux Algériens un pays «livré à des menaces multiples», décrie le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).

Le 01/07/2016 à 13h57

«L’Algérie n’est plus seulement une proie qui exacerbe les luttes de clans et les appétits des factions ; les déséquilibres régionaux flagrants et les injustices alimentent le sentiment d’exclusion d’une jeunesse vouée au chômage et à l’expatriation». Ainsi, le diagnostic établi et contenu dans un communiqué diffusé ce vendredi 1er juillet par l’un des principaux partis politiques algériens, en l’occurrence le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).

Pour le RCD, qui se définit comme parti laïc, l’unité du peuple algérien et l’intégrité du pays n’ont jamais été aussi «menacées depuis le recouvrement de l’indépendance, y compris pendant la période noire du terrorisme qui a, au demeurant, suscité la mobilisation citoyenne pour la sauvegarde de l’Etat républicain».

Mainmise des clans au pouvoir sur l’AlgérieLe parti de Hakim Belabbas dénonce, par ailleurs, ce qu’il appelle «une obsession d’organiser une succession à vase clos qui garantit la pérennité de la mainmise des clans au pouvoir sur le pays». 

Pour ce faire, martèle le RCD, le pouvoir a projeté un «verrouillage de la vie publique qui compromet et engage la mise au pas des médias privés, qui continuent de refuser de monnayer leur ligne éditoriale».

Référence est ici faite à la cabale menée contre les médias opposés au président Bouteflika, entre autres la chaîne de télévision privée KBC (groupe El Khabar) dont le directeur et le producteur d’une de ses émissions phares «Nass Stah» ont été incarcérés il y a maintenant une semaine.

Dans ce contexte liberticide, le Parlement ne déroge pas à la règle et se veut le théâtre d’un véritable hold-up orchestré par un clan présidentiel peu porté sur le pluralisme politique. Le RCD critique, à cet effet, «l’adoption d’un nombre de projets de loi à la hussarde par un Parlement qui est de surcroît illégitime». «Des lois restreignant l’exercice d’une catégorie du peuple algérien de ses libertés, les militaires en retraite en l’occurrence, ainsi que de nouveaux dispositifs liberticides préparent les futurs hold-up électoraux d’un pouvoir politique qui a fait définitivement le choix de l’isolement».

Par Ziad Alami
Le 01/07/2016 à 13h57