Souvenez-vous: le 7 mai dernier, le Parlement de l'Est libyen (Tobrouk) fustigeait dans un communiqué l'ingérence d'Alger dans les affaires internes de la Libye, suite à la visite non autorisée du MAE algérien, Abdelkader Messahel, dans le Sud-ouest libyen. C'est maintenant au tour du porte-parole de l'armée libyenne, le colonel Ahmed Al Mesmari, de charger Alger pour son rôle dans la déstabilisation de son pays. "En insistant sur une issue politique à la crise libyenne, Alger voudrait s'assurer que les éléments terroristes ne retourneraient pas en Algérie", a martelé le porte-parole de l'armée libyenne.
Tout comme l'Algérie, l'émirat du Qatar en a pris pour son grade. Le haut responsable libyen a révélé que "le colonel de l’armée qatarie, Salem Ali Jarboui, a fait transiter 8 milliards de dollars via des comptes bancaires tunisiens pour financer le terrorisme en Libye".
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Pour rappel, le Parlement de Tobrouk avait fait début mai une sortie musclée contre Alger, accusée d'ingérence dans les affaires interlibyennes. "Au moment où l'on combat le terrorisme pour sauvegarder la souveraineté nationale (...), nous avons constaté aujourd’hui l’entrée du ministre algérien des Affaires étrangères et sa tournée dans les villes du Sud libyen sans contrôle ni autorisation, comme s’il s’agissait d’une ville algérienne. Et il s’est entretenu avec des personnalités qui nourrissent toujours de la haine envers les Libyens", s'étaient également indignées les forces du maréchal Haftar.
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Le rôle trouble d'Alger en matière de soutien de factions armées dans certains pays frontaliers a aussi pour théâtre le nord du Mali. Ce qui a valu au régime algérien une sévère mise en garde de la part du président français Emmanuel Macron au nom de l’exigence de vérité. Alger, qui aime à se présenter comme un pays qui a payé un lourd tribut au terrorisme, veut le repousser hors de ses frontières tout en l’encourageant, via des liaisons dangereuses, dans des pays comme la Libye et le Mali.