Sept personnes sont mortes, et près de 736 ont été blessées à Taïwan, selon les autorités, dans un puissant séisme qui s’est produit ce mercredi, peu avant 00H00 GMT.
Tous les décès se sont produits dans la région de Hualien, près de l’épicentre du séisme dans l’est de l’île, a annoncé l’agence nationale de lutte anti-incendie. Trois des victimes ont péri sur un sentier de randonnée, écrasées par des rochers dont la chute a été provoquée par le séisme. Une autre victime, un chauffeur routier, a trouvé la mort dans un glissement de terrain en s’approchant d’un tunnel.
La magnitude du séisme sous-marin a été estimée à 7,5 par l’Agence météorologique japonaise (JMA), à 7,4 par l’Institut américain d’études géologiques (USGS) et à 7,2 par l’agence météorologique taïwanaise (CWA). Il a été suivi de plusieurs répliques. Son épicentre a été détecté en mer à faible profondeur au large des côtes est de Taïwan.
«J’ai voulu m’enfuir mais je n’étais pas habillé. C’était tellement fort», a déclaré Kelvin Hwang, un client d’un hôtel de la capitale Taipei, qui s’est réfugié dans le hall de l’ascenseur au neuvième étage.
Règles de construction strictes
Des règles de construction strictes et une bonne préparation aux catastrophes naturelles semblent avoir permis d’éviter une catastrophe majeure pour l’île, régulièrement frappée par des séismes.
La télévision locale a montré des bâtiments de plusieurs étages, à Hualien et ailleurs, s’incliner dangereusement sous l’effet du séisme, tandis qu’un entrepôt de la ville de New Taipei s’est effondré. Le maire de la ville a précisé que plus de 60 survivants avaient été extraits des ruines du bâtiment.
Des bulldozers ont été mobilisés pour dégager des rochers qui bloquent des routes vers Hualien, selon des images diffusées par les chaînes locales. La présidente Tsai Ing-wen a appelé les agences gouvernementales locales et centrales à se coordonner et a annoncé que l’armée apporterait également son soutien.
Alertes au tsunami levées
Le tremblement de terre a initialement déclenché des alertes au tsunami à Taïwan, dans les îles du sud-ouest du Japon et dans plusieurs provinces des Philippines, où la population des zones côtières a été priée de gagner les hauteurs.
Les autorités japonaises et philippines ont finalement annulé leurs alertes, et le Centre d’alertes au tsunami du Pacifique, un observatoire régional basé à Hawaï (Etats-Unis), a annoncé vers 02H00 GMT que «la menace de tsunami est maintenant largement passée», tout en appelant les habitants des régions littorales à rester prudents.
L’aéroport de Naha, le plus important de l’île japonaise d’Okinawa, a suspendu temporairement le trafic aérien et les vols prévus vers cette destination ont été déroutés. Les enregistrements des vols au départ ont cependant repris après la levée de l’alerte.
«Le plus fort depuis 25 ans»
«Le séisme est proche de la côte et peu profond. Il est ressenti dans tout Taïwan et dans les îles voisines... C’est le plus fort depuis 25 ans, depuis le tremblement de terre de 1999», a déclaré aux journalistes le directeur du Centre sismologique de Taipei, Wu Chien-fu. Un séisme de magnitude 7,6 avait fait 2.400 morts en septembre 1999, la pire catastrophe de l’histoire moderne de Taïwan.
De l’autre côté du détroit de Formose, des habitants de la province orientale chinoise de Fujian et d’autres régions ont indiqué sur les réseaux sociaux avoir également ressenti de fortes secousses. La Chine a déclaré observer «très attentivement» le tremblement de terre et s’est dit «prête à fournir une aide aux sinistrés», selon l’agence de presse nationale Chine Nouvelle.