"Daech a tué par balles, devant une foule rassemblée dans le théâtre romain de Palmyre, vingt hommes qu'il accusait d'être des chiites et des nossairi (terme péjoratif donné aux Alaouites) ayant combattu avec le régime", a affirme Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des Droits de l'Homme (OSDH).
Les Alaouites, adeptes d'une branche du chiisme dont fait partie Bachar al-Assad, sont au pouvoir en Syrie depuis plus d'un demi-siècle, alors que la majorité du pays est sunnite, tout comme les membres de Daech "Le groupe a rassemblé une foule dans le but de montrer sa force sur le terrain", a-t-il ajouté. Interrogé par l'AFP, le directeur syrien des Antiquités, Maamoun Abdulkarim, a estimé que "si la nouvelle est vraie (...), utiliser les ruines romaines pour tuer des civils prouvent qu'ils méprisent l'humanité".
Daech s'est fait connaître par ses méthodes brutales et spectaculaires, notamment par les décapitations. En février, le groupe avait brûlé vif un pilote jordanien dans une cage et filmé la scène.Le prétendu "Etat islamique" s'est emparé de la cité antique de Palmyre, dans le centre de la Syrie, le 21 mai, après un assaut sanglant qui avait duré neuf jours.
L'OSDH, organisme basé en Grande-Bretagne et s'appuyant sur un réseau de sources sur le terrain, a fait état de l’exécution de 217 personnes, dont 67 civils, dans et autour de la ville.