SpaceX s’apprête jeudi à entrer dans l’histoire avec la toute première sortie spatiale privée de l’histoire. La mission, baptisée «Polaris Dawn», a été lancée sous l’impulsion du milliardaire Jared Isaacman, 41 ans, qui sera l’un des deux passagers à s’aventurer à tour de rôle hors du vaisseau, 15 à 20 minutes durant. La deuxième sera Sarah Gillis, une employée de SpaceX.
Les deux autres membres de la mission, le pilote Scott Poteet et l’autre employée de SpaceX, Anna Menon, resteront à bord de la capsule Dragon afin de s’assurer que tout se passe comme prévu. Le vaisseau n’étant pas équipé de sas, l’équipage entier sera toutefois exposé au vide spatial une fois l’écoutille ouverte.
Le but de l’opération est aussi de tester les nouvelles combinaisons de SpaceX, au look futuriste. Dérivées de celles déjà utilisées par SpaceX à l’intérieur de ses vaisseaux, elles ont été améliorées pour résister à des températures extrêmes et améliorer la mobilité des astronautes. Elles sont aussi équipées d’une caméra, et des informations sur la pression, la température et l’humidité de la combinaison sont directement affichées dans le casque.
La sortie doit être tentée ce jeudi à 09h58 GMT à une altitude d’environ 700 km au-dessus de la Terre, bien plus loin que la Station spatiale internationale (ISS), qui évolue à environ 400 km d’altitude. SpaceX a repoussé de quelques heures la sortie spatiale, dont elle prévoit une diffusion sur son site Internet.
Les quatre membres de l’équipage ont suivi plus de deux ans de formation pour préparer cette mission, comprenant notamment des centaines d’heures sur des simulateurs, du parachutisme, de la plongée sous-marine ainsi que l’ascension d’un volcan. Au-delà de leur sortie dans l’espace, l’équipage doit également tester les communications laser par satellites entre le vaisseau spatial et la vaste constellation de satellites Starlink.
Ils doivent également réaliser 36 expériences scientifiques, notamment des tests sur des lentilles de contact intégrant de la microélectronique pour surveiller notamment les changements de pression oculaires dans l’espace.
«Pas de risque zéro»
Compte tenu de l’altitude et des circonstances, «le risque n’est pas de zéro, c’est certain», a commenté pour l’AFP Sean O’Keefe, ancien patron de la Nasa. «Et il est sans aucun doute plus élevé que tout ce qui a été accompli par le secteur commercial jusqu’ici», a-t-il ajouté. Depuis la première sortie dite «extravéhiculaire» en 1965, toutes ont jusqu’ici été réalisées par des astronautes professionnels.
La mission «Polaris Dawn» a décollé le mardi 10 septembre de Floride pour environ cinq jours. Elle inaugure le programme Polaris, annoncé il y a deux ans et demi et qui doit comporter trois missions. Après une deuxième similaire à celle en cours, la troisième doit elle être le premier vol avec équipage de la méga-fusée Starship de SpaceX, actuellement en développement et destinée à des voyages vers la Lune et Mars.