Royaume-Uni: dissolution officielle du Parlement en vue des élections

Rishi Sunak, premier ministre britannique, et Keir Starmer, chef du parti travailliste, principal parti d'opposition. AFP or licensors

Le Parlement britannique a été officiellement dissous ce jeudi en vue des législatives du 4 juillet, bien parties pour apporter un changement d’ère au Royaume-Uni, tant les travaillistes caracolent en tête des sondages devant les conservateurs au pouvoir.

Le 30/05/2024 à 08h08

Incapable d’enrayer la chute de son parti dans les sondages, le Premier ministre Rishi Sunak a tenté de reprendre l’initiative la semaine dernière en convoquant ce scrutin en juillet, alors qu’elles n’étaient attendues qu’à l’automne. Depuis, cet ancien banquier et ministre des Finances sillonne son pays à un rythme frénétique mais a connu un début de campagne difficile.

La surprise de ces élections anticipées n’a pas eu d’effet miracle et la première semaine de campagne n’a pas changé la dynamique en place. Les sondages placent le Labour (centre gauche) à 45% des intentions de vote en moyenne, contre 23% pour les Tories, laissant présager, vu le mode de scrutin à la majorité simple, une très large victoire des travaillistes.

Une nouvelle phase de la campagne s’ouvre avec la dissolution officielle du Parlement élu en 2019, à l’issue d’élections remportées par Boris Johnson. Les 650 sièges de la Chambre des Communes sont désormais vacants et la course à la succession est lancée dans les circonscriptions.

Quel que soit le résultat, ces législatives s’annoncent comme la fin d’une époque au palais de Westminster après 14 ans de domination des conservateurs. Quelque 129 députés ont pour l’instant annoncé qu’ils ne se représenteraient pas et n’ont eu que quelques jours pour faire leurs cartons. Parmi eux figurent 77 conservateurs, un exode sans précédent pour un parti au pouvoir.

Certains élus de la majorité ont choisi de jeter l’éponge face à des sondages calamiteux. D’autres, de tous bords, préfèrent se reconvertir ou consacrer plus de temps à leur famille, épuisés par des années marquées par le Brexit, les scandales politiques de l’ère Boris Johnson et une hostilité croissante des électeurs.

Pour tenter de redresser la barre, Rishi Sunak espère gagner des points au cours des débats prévus avec Keir Starmer, le chef du parti travailliste, le premier étant prévu mardi soir sur la chaîne de télévision ITV. Il a pour l’instant surtout visé le coeur de l’électorat conservateur, plutôt âgé, en proposant un service national pour les jeunes de 18 ans ou des baisses d’impôts pour les retraités.

Recentrage

Le Labour cherche à profiter de la lassitude du public envers les conservateurs, victimes de leurs incessantes querelles internes, associés au déclin des service publics -notamment de santé- ainsi qu’aux difficultés économiques des deux dernières années, avec une chute du pouvoir d’achat.

Symbole du recentrage méthodiquement opéré par Keir Starmer depuis 2020, ce parti a reçu cette semaine le soutien de 120 personnalités du patronat, autrefois vent debout contre le programme plus à gauche du précédent patron du Labour, Jeremy Corbyn.

Par Le360 (avec AFP)
Le 30/05/2024 à 08h08