La clé de cette cellule de la prison de Robben Island, où a vécu Mandela durant 18 de ses 27 ans d'incarcération par le régime d'apartheid, devait être mise en vente le 28 janvier par la maison d'enchères américaine Guernsey's. Celle-ci a annoncé sur son site internet l'ajournement sine die de la vente où étaient proposés, outre la clé, divers objets liés à Mandela, «en attendant des vérifications» de la part de l'Agence du Patrimoine d'Afrique du Sud (SAHRA). La SAHRA a demandé à Guernsey's «l'arrêt de la vente (...) parce qu'elle pense que des choses ont quitté l'Afrique du Sud sans les autorisations nécessaires», a déclaré à l'AFP par téléphone le président de la maison de vente Arlan Ettinger. Le ministre sud-africain des Arts et de la Culture Nathi Mthethwa a salué la décision de suspendre la vente. «La clé symbolise l'histoire douloureuse de l'Afrique du Sud mais représente aussi le triomphe de l'esprit humain sur le mal», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Cette clé est la preuve vivante de la longue marche des Sud-Africains vers la liberté et appartient au peuple d'Afrique du Sud. En conséquence elle doit légitimement être restituée au pays».
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Outre la clé figurait au programme des enchères un assortiment d'objet ayant appartenu à «Madiba» - surnom de Mandela -, dont une chemise emblématique, des lunettes de soleil et des stylos protocolaires. Les bénéfices de la vente devaient être utilisés pour construitre un Jardin commémoratif consacré à Mandela dans son village natal, où il est enterré. Ettinger a indiqué que son entreprise avait été contacté par une des filles de Mandela pour mettre ces objets - dont la clé - aux enchères. La clé était en possession jusqu'ici de Christo Brand, ancien gardien de Mandela avec qu'il avait noué une surprenante et durable amitié. Il avait «renvoyé la clé aux autorités (...) mais elle lui a été rendue et il l'avait mise dans un tiroir dans lequel elle est restée 30 ans», a expliqué Ettinger, ajoutant que Brand avait accepté d'y renoncer pour pouvoir construire le jardin. «Je sais que c'est navrant pour la famille Mandela, navrant pour nous» mais le gouvernement «fait ce qu'il pense être le mieux. Nous sommes simplement en désaccord avec eux», a-t-il poursuivi. L'AFP n'a pu contacter la famille Mandela pour avoir son avis.