"Des adeptes de Bundu Dia Kongo ont attaqué le poste de police de Kimpese vendredi. Il y a eu des pertes en vies humaines. La police donnera des détails après", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police nationale congolaise, le colonel Rombaut Mwana Mputu.
Un prêtre de Kimpese, une cité de la province du Kongo Central située à 200 km au sud de Kinshasa, a déclaré à l'AFP avoir vu "douze corps" alors qu'un habitant interrogé par l'AFP fait état de "vingt-deux fidèles de Bundu Dia Kongo tués" lors des affrontements de vendredi.
Les autorités provinciales ont refusé de répondre aux sollicitations de l'AFP. Interrogé par celle-ci, le porte-parole du gouvernement congolais Lambert Mende a promis de "donner le bilan après concertation avec le ministère de l'Intérieur".
"Il est inacceptable de s'attaquer à la police avec des armes. La police a rétabli l'ordre sur la route nationale n°1", qui traverse Kimpese, a ajouté le colonel Mwana-Mputu.
Bundu Dia Kongo ("Royaume du Congo" en kikongo) est un groupe d'opposition religieux sécessionniste très implanté dans la province du Kongo-central. Il prône la restauration de l'ex-royaume Kongo, qui a connu son apogée au XVIe siècle et dont l'autorité s'étendait sur l'actuel Kongo central et des territoires aujourd'hui en Angola, au Congo-Brazzaville et au Gabon.
Cette secte est dirigée par le député congolais Ne Muanda Nsemi, qui n'a jamais été arrêté. En 2008, la secte a été réprimée au cours d'une opération militaire après une série d'attaques armées contre des agents de l'Etat menées par ses adeptes, qui appelaient la population locale à chasser les "non-originaires" de la province.
Vingt-sept personnes au-moins ont été tuées dans cette opération, selon le bilan officiel, une centaine selon l'ONU et une coalition d'ONG locales.
En décembre 2015, le président Joseph Kabila a gracié neuf membres de BDK qui avaient été condamnés à perpétuité.
A la suite de cette mesure, Ne Muanda Nsemi a amorcé un rapprochement avec Joseph Kabila avant de faire une volte-face brutale et de reprendre ses attaques contre le président.







