Le total de ces franchissements détectés a atteint l'année dernière 204.219, contre 511.074 en 2016 et 1,8 million en 2015, selon un rapport de Frontex intitulé "Analyse des risques 2018" et publié à Varsovie où se trouve le siège de l'agence.
Cette chute a été observée surtout sur la route de la Méditerranée orientale (et par conséquent sur celle des Balkans occidentaux), et sur celle de la Méditerranée centrale, alors que la route de la Méditerranée occidentale a enregistré une hausse significative.
Reste que le nombre des franchissements dépasse tous les chiffres d'avant 2014 et montre que "la pression sur les frontières extérieures de l'UE demeure élevée", relève Frontex.
En Méditerranée centrale, la tendance s'est renversée soudain en juillet 2017, après un premier semestre où le niveau des migrations était resté approximativement aussi élevé qu'en 2016.
Ce changement, qui a vu en juillet une baisse à moins de 50% - puis en août à environ 30% - du niveau de juin, était "dû surtout à l'évolution de la situation intérieure en Libye", précise Frontex. Mais au cours du troisième et du quatrième trimestres 2017 le nombre de bateaux quittant les rives tunisiennes ou algériennes s'est accru.
Et sur la route de la Méditerranée occidentale, le nombre de migrants détectés a plus que doublé en 2017 par rapport à 2016. Des problèmes internes au Maroc, principal pays de transit pour les migrants voulant gagner l'Espagne, ont poussé à une hausse du nombre de départs, avec le recours, à partir du deuxième trimestre, à des bateaux pouvant transporter un grand nombre de migrants.
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Enfin, vers la fin de l'année, le nombre de migrants venant d'Afrique, en particulier de Marocains, Algériens et Tunisiens, a rapidement augmenté, portant le total des Africains à près de deux tiers des migrants illégaux arrivant sur les rives de l'UE.
A l'Est, au contraire, les chiffres concernant les Erythréens, les Somaliens et les Ethiopiens, sont tombés en gros à un quart de ce qu'ils avaient été en 2016.