L'auteur de la fusillade la plus meurtrière jamais perpétrée aux Etats-Unis menait une existence sans histoire à Mesquite, une petite ville d'environ 18.000 habitants du Nevada, dans un quartier récent et "très calme" prisé des retraités, selon la police locale.
Stephen Paddock était totalement inconnu des services de police.
Son frère Eric Paddock, l'a décrit comme un homme aisé, qui aimait les croisières, jouer au poker sur internet et se rendre dans les casinos de Las Vegas.
"Nous sommes stupéfaits, sidérés!" a déclaré, abasourdi, Eric Paddock sur la chaîne CNN. "Il n'avait aucun lien avec aucune organisation politique ou organisation religieuse. Autant que je sache, il n'était pas un suprémaciste blanc et je le connais depuis 57 ans!"
Ancien comptable, Stephen Paddock possédait un brevet de pilote et un permis de chasse délivré par l'Etat d'Alaska.
L'une des seules photos de lui qui ont émergé le montre dans un bar avec ce qui semble être un verre d'alcool à la main. L'homme arbore une légère barbe grise. Sa compagne, Marilou Danley, une femme d'origine asiatique, a été interrogée et mise hors de cause, selon les autorités.
Seul accroc dans sa biographie, son père, Patrick Paddock, était un braqueur de banques recherché par le FBI dans les années 1960, mais il n'entretenait que des liens ténus avec ses enfants, a assuré Eric Paddock.
Le profil de Stephen Paddock est très éloigné des recrues traditionnelles du groupe Etat islamique qui affirme que cet Américain retraité était l'un de ses "soldats" et s'était converti à l'islam "il y a quelques mois".
"Un soldat du califat (Abou Abdelberr l'Américain) -que Dieu l'accepte- muni d'armes automatiques et de munitions diverses a, depuis un hôtel donnant sur un concert de musique, ouvert le feu sur un de ces rassemblements, faisant 600 morts et blessés, jusqu'à l'épuisement de ses munitions, avant de tomber en martyr", a indiqué lundi l'EI dans un communiqué.
Cette revendication laisse les autorités américaines sceptiques. Le FBI a déclaré n'avoir établi "aucun lien à ce stade avec un groupe terroriste international".
La CIA a également mis en garde dans un communiqué contre "des conclusions hâtives" et renvoyé à l'enquête en cours.
Le shérif de Las Vegas Joseph Lombardo a évoqué un "loup solitaire" et un "psychopathe", se refusant lui aussi à évoquer la piste terroriste.
Seule certitude, Stephen Paddock avait visiblement minutieusement préparé cette attaque avec l'intention de faire le plus de victimes possible.
Il avait loué deux chambres contiguës au 32e étage de l'hôtel Mandalay Bay, se donnant la possibilité de deux angles de tir différents, et possédait dix fusils, retrouvés dans sa chambre d'hôtel.
Vers 22H08 heure locale (05H08 GMT), Stephen Paddock s'est installé aux fenêtres de l'une des ces deux chambres et a commencé à tirer à l'arme automatique sur la foule du concert en contrebas. Il s'est apparemment donné la mort avant l'arrivée des unités d'intervention.
Lors de la perquisition de son domicile à Mesquite, à 120 kilomètres au nord de Las Vegas, les enquêteurs ont retrouvé "plus de 18 armes à feu supplémentaires, des explosifs et plusieurs milliers de munitions, ainsi que des appareils électroniques que nous étudions en ce moment", a révélé le shérif Joseph Lombardo lors d'une conférence de presse.
Le président américain Donald Trump, qui doit se rendre mercredi à Las Vegas, a dénoncé, dans un discours télévisé, un "acte absolument maléfique", appelant tous les Américains à s’unir contre la violence.
Une minute de silence a été observée à la Maison-Blanche et au Congrès et les drapeaux ont été mis en berne.
Jusqu'ici, la fusillade la plus meurtrière aux Etats-Unis était celle survenue en juin 2016 dans une discothèque à Orlando, en Floride, qui avait fait 49 morts.