Yoselyn Ortega, la nounou qui a tué deux enfants dont elle avait la garde en 2012 à New York a été reconnue coupable des quatre chefs d’accusation retenus contre elle - deux pour chacun des enfants. Après deux jours de délibérations, les 12 jurés ont rejeté la thèse de la défense selon laquelle le trouble mental dont elle souffre l'aurait empêché de mesurer la gravité de son geste.
Cette femme de 55 ans, dont l’histoire a inspiré à l’écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani le roman à succès Chanson douce, Prix Goncourt 2016, devrait maintenant être condamnée à la prison à vie.
Cette ex-nounou originaire de la République dominicaine a tué à coups de couteau de cuisine Léo et Lucia Krim, âgés respectivement de deux et six ans, le 25 octobre 2012, dans la salle de bain de l’appartement de la famille Krim, dans le chic quartier de l’Upper West Side.
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Durant six semaines de dépositions devant le tribunal de Manhattan, la défense a fait témoigner plusieurs médecins, notamment deux psychiatres, pour tenter de convaincre le jury que Mme Ortega ne pouvait pas être considérée responsable de son acte: ils ont estimé que la nounou, qui a tenté de se trancher la gorge immédiatement après les assassinats, avait montré de multiples symptômes de psychose.
Des proches de l’accusée ont également raconté comment Ortega avait souffert de dépression nerveuse dans le passé, et semble perdre le contrôle dans les jours précédant la tragédie, souffrant de crises de larmes et de paranoïa. Deux psychiatres ont estimé qu’elle était au moment des meurtres dans "un état dissociatif". "Son esprit et son corps se sont métaphysiquement séparés", a estimé l’avocate de la défense, Valerie Van Leer-Greenberg.
Mais les procureurs ont fait valoir que ces problèmes mentaux avaient été invoqués a posteriori par la défense et les proches de la nounou, et qu’Ortega nourrissait de profonds ressentiments contre la mère des enfants, Marina Krim. Leurs témoins ont mis en évidence des messages laissés par Ortega à sa sœur et à son fils avant les meurtres, laissant penser que son geste était prémédité.