Lula est crédité de 45% des intentions de vote et Jair Bolsonaro de 33%, soit un tableau de «stabilité totale» par rapport à l'enquête d'opinion de la semaine dernière (45% contre 34%), a déclaré la directrice de l'institut Datafolha, Luciana Chong, en dévoilant les résultats de ce jeudi, avec une marge d'erreur de 2%.
Les autres candidats se partagent les miettes pour ce scrutin qui se présente comme le plus polarisé depuis des décennies au Brésil: Ciro Gomes (centre-gauche) arrive en troisième position avec 8e, devant la centriste Simone Tebet (5%).
Lire aussi : Covid au Brésil: des dizaines de milliers de Brésiliens réclament la destitution de Bolsonaro
Le soutien au président d'extrême droite a augmenté ces derniers mois, puisque Jair Bolsonaro accusait un retard de 21 points en mai par rapport au candidat du Parti des travailleurs (PT, gauche).
Pour être élu dès le premier tour, un candidat doit obtenir plus de 50% des suffrages exprimés (c'est-à-dire sans les votes blancs ni nuls). Selon ce critère, Lula obtient pour l'instant 48% des suffrages exprimés.
Lors d'un éventuel second tour, l'ex-président (2003-2010) battrait Jair Bolsonaro avec 54% des voix contre 38%.
Le dirigeant d'extrême droite a déjà dit qu'il ne croyait pas les sondages. «Ici ce n'est pas la mensongère Datafolha, ici règne la vérité», avait-il déclaré à ses partisans massés à Brasilia le 7 septembre en parlant de de l'institut qui fait autorité.
Datafolha affirme que ses enquêteurs ont été de plus en plus harcelés dans l'exercice de leurs fonctions dans diverses régions du pays.
Mercredi par exemple, une femme a été filmée et exposée sur les médias sociaux par un homme qui l'a accusée de ne pas vouloir l'interviewer parce qu'il soutient Jair Bolsonaro.
«Si tu dis que tu es pour Bolsonaro, elle s'en va... Regardez comment elle est partie, regardez le mensonge, la farce», a dit l'homme tout en poursuivant l'enquêtrice dans la rue.
Luciana Chong a expliqué à l'AFP que «ne pas accepter d'interviews de personnes qui proposent de répondre au questionnaire est l'une des principales règles» pour garantir que les enquêtes ne soient pas biaisées.
Lire aussi : Brésil: Bolsonaro perd ses nerfs devant la presse «de merde»
«L'approche doit être aléatoire», dans le cadre des paramètres définis lors de la constitution de l'échantillon pour être représentatif, tels que la ville, le quartier, l'âge et le sexe des personnes interrogées, a-t-elle précisé.
Pour sa dernière enquête, Datafolha a interrogé 5.926 personnes entre les 13 et 15 septembre dans 300 villes du Brésil.