La Belgo-Marocaine Zakia Khattabi, nommée ministre de l'Environnement et du climat dans le nouveau gouvernement fédéral, est l'une des figures emblématiques de l'écologie politique en Belgique. Outre son engagement écologiste, l'ancienne co-présidente du parti Ecolo, 44 ans, a toujours eu cette fibre militante qui a nourri son rêve de "changer le monde".
Cette éprise de justice sociale s'est engagée très jeune pour la défense des droits des femmes, des minorités, de la jeunesse précarisée, et des personnes issues de l'immigration. Ce sont des causes qu'elle a faites siennes tout au long de son parcours associatif, au Centre belge pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme.
Titulaire d'une licence en travail social à l'Université libre de Bruxelles (ULB), la Belgo-Marocaine qui commence à voter Ecolo dès l’âge de 18 ans a très vite su qu'elle voulait s'engager dans l'action politique sous les couleurs des verts.
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Elle est élue pour la première fois au Parlement bruxellois en 2009. La même année elle est désignée sénatrice par le Parlement de la Communauté française.
En 2014, elle poursuit son brillant parcours dans le milieu politique en faisant son entrée à la Chambre des représentants. Elle n'y a siégé qu'une année, car en 2015, elle est élue à la présidence d'Ecolo dont le règlement intérieur ne permet pas le cumul des mandats.
Zakia Khattabi, qui était à l'époque la seule femme élue à la tête d’un parti dans le paysage politique francophone belge, préfère, pourtant se présenter comme "femme engagée" et non comme "femme politique", comme elle l'a confié à la MAP.
Devenue rapidement la coqueluche des médias, la charismatique Belgo-Marocaine, a toujours fait part de sa fierté d'incarner l’exemple d’une femme issue de l’immigration qui a su accéder à l’un des plus hauts postes de responsabilité politique en Belgique.
Sous sa conduite, le parti Ecolo a été le grand vainqueur des élections communales et provinciales du 14 octobre 2018. Ce scrutin a donné lieu à une vague verte sans précédent en Wallonie et à Bruxelles, après une campagne électorale menée d'une main de maître par la Belgo-Marocaine.
Cet exploit électoral a valu à Ecolo d’être un interlocuteur incontournable dans les négociations pour la formation des gouvernements régionaux et fédéral.
Après avoir marqué de son empreinte le parti Ecolo, devenu un acteur de premier plan de la sphère politique belge, Zakia Khattabi passe le flambeau à une autre Belgo-Marocaine, Rajae Maouane, pour lui succéder en 2019 à la présidence bicéphale d'Ecolo aux côtés de Jean Marc Nollet. A l'issue des élections législatives tenues la même année, elle est réélue membre de la Chambre des représentants.
Originaire de Tétouan, Zakia Khattabi affirme vouer "un attachement très intime" au Maroc où elle retourne régulièrement. Le fait qu'elle soit issue de l’immigration, elle en a fait d'ailleurs un atout.
Avec le portefeuille de l’Environnement et du climat dont elle a hérité au sein du gouvernement du libéral flamand, Alexander De Croo, Zakia Khattabi aura l'opportunité de porter son engagement vert au sommet de l'Etat fédéral belge avec des ambitions toujours plus grandes de voir la question écologique au centre des priorités politiques de son pays.
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Des chaînes de montage de l'usine Ford aux ors du pouvoir...Visage juvénile, cheveux relevés en houppettes, manches souvent retroussées, Meryame Kitir, la jeune Belgo-Marocaine au sourire permanent est la nouvelle révélation du gouvernement fédéral belge.
Après une carrière bien accomplie dans le syndicalisme ouvrier à l’usine Ford de Genk où elle était une simple ouvrière, Meryame Kitir devient à 40 ans, ministre chargée de la Coopération au développement et de la politique de la ville.
Née de parents marocains originaires de la ville d’Ouarzazate, cette socialiste flamande (Spa) a travaillé à l’usine Ford de Genk à partir de 1999, alors qu'elle n'avait que 19 ans. Très jeune, elle s'engagea dans le syndicat socialiste dont elle deviendra quelques années plus tard la déléguée générale.
Très vite remarquée par un ancien président du parti socialiste flamand, elle intègre alors son équipe et devient membre d’un cabinet ministériel dirigé par un ministre de sa formation politique.
En 2006, elle se fait élire au Conseil communal de sa ville natale Maasmechelen, avant d'atterrir à la Chambre des représentants lors des élections fédérales de 2007.
Durant les premières années, elle combine ce mandat avec son travail à l'usine Ford, car elle considère que "le travail n’est pas seulement le moyen de gagner un revenu, mais un facteur d’intégration sociale qui protège la dignité humaine".
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Réélue en 2014 à la Chambre des représentants, puis en 2019, Meryame Kitir occupait le mandat de cheffe de son groupe politique jusqu’à sa nomination aujourd’hui au poste de ministre fédérale.
Deux évènements ont marqué sa carrière politique, la fermeture de l'usine où elle travaillait et une prise de bec au Parlement avec un député qui lui lança une réflexion raciste: "Rentre chez toi au Maroc".
Ces deux évènements n'ont fait que renforcer sa combativité et sa conviction. Elle qui croit en la diversité comme une chance et un atout pour la Belgique et dans le combat pour la dignité comme moteur de tout engagement politique.