"Nous pensons que le temps est venu de clarifier certaines choses", a déclaré un porte-parole de la Commission jeudi lors du point presse quotidien de l'institution. "Nous ne nous prendrons part à aucune accusation au niveau politique", a-t-il ajouté.
"Pour mémoire, en vertu des règles fiscales (de l'UE, ndlr), les États membres sont libres de fixer des priorités politiques spécifiques, par exemple le développement et l'entretien des infrastructures", a expliqué ce porte-parole, Christian Spahr.
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L'UE a "encouragé" l'investissement en Italie, a-t-il rappelé en s'appuyant sur une recommandation publiée par les 28 Etats membres au printemps.
Il a également souligné l'engagement financier de l'UE: sur la période 2014-2020, il est prévu que l'Italie reçoive environ 2,5 milliards d'euros pour des investissements notamment dans son réseau routier et dans le rail.
Et en avril 2018, la Commission avait donné son feu vert pour un plan d'investissement en faveur des autoroutes italiennes, ouvrant la voie à des investissements d'environ 8,5 milliards d'euros y compris dans la région de Gênes, a-t-on encore observé au sein de l'exécutif européen.
Le ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini, connu pour ses positions anti-européennes, a lancé plusieurs piques contre l'UE à la suite de l'accident qui a fait 39 morts et 16 blessés, selon un bilan communiqué jeudi.
"S'il y a des engagements extérieurs qui nous empêchent de dépenser l'argent que nous devrons mettre pour la sécurité des écoles et des autoroutes, il faudra se poser la question de continuer à respecter ces engagements", avait-il ainsi affirmé dès mardi.
Le lendemain, M. Salvini plaidait pour "exclure" les fonds pour la sécurité du Pacte de stabilité et de croissance européen. "Les investissements qui sauvent des vie, des emplois et le droit à la santé ne doivent pas faire l'objet des calculs rigides et des règles imposées par l'Europe", avait-il déclaré.
Son collègue Luigi di Maio, vice Premier ministre et chef de file du Mouvement 5 Etoiles (populiste), lui avait fait écho en affirmant que "l'Europe peut dire ce qu'elle veut mais nous ne demandons pas, nous exigeons sur ce point".
L'autoroute A10, sur laquelle se trouve le viaduc génois, fait partie du Réseau trans-européen de transport, programme de développement des infrastructures de transport qui doit répondre aux exigences de la directive européenne de 2008 sur la sécurité des routes, a précisé M. Spahr.
Et ce sont les autorités nationales qui doivent s'assurer que les règles sont respectées, a-t-il souligné.