«Je ne permettrai pas à Israël d’annexer la Cisjordanie. Non, je ne le permettrai pas. Cela n’arrivera pas», a déclaré l’ancien président américain, qui ne s’était pas encore exprimé publiquement sur ce sujet, à des journalistes dans le Bureau ovale.
Cette annonce intervient à la veille d’un discours à l’ONU, à New York, de Benjamin Netanyahu, que certains redoutent vindicatif après une nouvelle vague de reconnaissances de l’État palestinien.
Le Premier ministre israélien a déjà affirmé que son gouvernement entend étendre la colonisation juive en Cisjordanie occupée. Les ministres d’extrême droite Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich sont allés plus loin, appelant ouvertement à l’annexion.
Alors que Benjamin Netanyahu doit ensuite se rendre à Washington, «les pays arabes et musulmans ont clairement indiqué au président (Trump, NDLR) les dangers qu’impliquerait une quelconque annexion de la Cisjordanie, et les risques que cela poserait non seulement pour une paix éventuelle à Gaza mais aussi pour toute perspective de paix durable», a commenté jeudi le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane.
«Nous sommes assez proches d’un accord sur Gaza et peut-être même de la paix», a assuré de son côté Donald Trump après un entretien avec le chef du gouvernement israélien.
Mercredi, l’émissaire américain Steve Witkoff avait présenté un nouveau «plan en 21 points pour la paix au Moyen-Orient et à Gaza».
Donald Trump souhaite «mettre rapidement un terme» au conflit, a indiqué un responsable de la Maison Blanche à l’AFP, ajoutant que les pays présents à la réunion «avaient exprimé leur espoir de travailler» avec Steve Witkoff pour examiner ce projet.
Alors qu’Israël et les États-Unis considèrent que les nouvelles reconnaissances constituent une récompense pour le Hamas, le président palestinien Mahmoud Abbas a assuré jeudi devant l’Assemblée générale de l’ONU que le mouvement islamiste palestinien, auteur des attaques du 7 octobre, n’aurait «pas de rôle à jouer dans la gouvernance».
Pas de rôle pour le Hamas
«Le Hamas et les autres factions devront remettre leurs armes à l’Autorité palestinienne», a martelé le dirigeant, contraint de s’exprimer par vidéo après que les États-Unis lui ont refusé un visa.
«Nous rejetons ce qu’a fait le Hamas le 7 octobre, qui ne représente ni le peuple palestinien ni sa juste lutte pour la liberté et l’indépendance», a-t-il poursuivi.
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Il a également rejeté «la confusion entre la solidarité envers la cause palestinienne et l’antisémitisme», contraire, selon lui, «à nos valeurs et à nos principes».
Répétant les gages donnés ces derniers mois pour convaincre notamment la France de franchir le pas de la reconnaissance, Mahmoud Abbas a appelé «tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître l’État palestinien».
À l’occasion d’un sommet organisé lundi par la France et l’Arabie saoudite sur l’avenir de la solution à deux États, une dizaine de pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie, ont officiellement reconnu l’État de Palestine.
La grande majorité des membres de l’ONU sont sur cette ligne: au moins 151 sur 193, selon un décompte de l’AFP.
Benjamin Netanyahu a fustigé ces reconnaissances, répétant qu’«il n’y aura pas d’État palestinien».
«Vendredi, je dénoncerai ces dirigeants qui, au lieu de condamner les meurtriers, les violeurs, les brûleurs d’enfants, veulent leur accorder un État au cœur de la Terre d’Israël», a-t-il déclaré avant son départ pour New York, selon un communiqué de son bureau.
Mahmoud Abbas, lui, n’a pas mâché ses mots contre Israël, appelant la communauté internationale à «soutenir nos efforts pour stopper le génocide et l’occupation».
Après près de deux ans de guerre dans la bande de Gaza dévastée, «ce qu’Israël conduit n’est pas une simple agression, c’est un crime de guerre et un crime contre l’humanité (…) qui sera inscrit dans les pages de l’histoire et dans la conscience universelle comme l’un des chapitres les plus horribles de la tragédie humanitaire des XXe et XXIe siècles», a-t-il déclaré.












