Mpox : l’OMS alerte sur le risque de cas importés en Europe

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Après le signalement en Suède d’un premier cas de mpox, l’OMS a alerté que d’autres cas importés de mpox étaient susceptibles d’être détectés prochainement en Europe. Depuis le début de l’année, cette maladie a fait 548 morts en République démocratique du Congo.

Le 16/08/2024 à 07h12

L’OMS a alerté le jeudi 15 août que d’autres cas importés de mpox étaient susceptibles d’être détectés prochainement en Europe après le signalement en Suède d’un premier cas d’un variant plus contagieux et dangereux de cette maladie qui a fait au moins 548 morts depuis le début de l’année en République démocratique du Congo (RDC), le pays le plus touché.

«Il est probable que d’autres cas importés de clade 1 (variant NDLR) soient enregistrés dans la région européenne au cours des prochains jours et des prochaines semaines», a dit la branche Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué. L’organisation avait déclenché mercredi son niveau d’alerte le plus élevé au plan international face à la résurgence des cas de mpox sur le continent africain.

Au total, 38.465 cas de cette maladie, anciennement connue sous le nom de «variole du singe», ont été recensés dans 16 pays africains depuis janvier 2022, pour 1.456 décès, avec notamment une hausse de 160% du nombre des cas en 2024 comparé à l’année précédente, selon des données publiées la semaine dernière par l’agence de santé de l’Union africaine, Africa CDC.

Et jeudi, l’Agence suédoise de santé publique a annoncé qu’une personne vivant dans la région de Stockholm avait été diagnostiquée comme porteuse du sous-type clade 1 du virus du mpox, plus contagieux et dangereux, une première hors d’Afrique.

«La personne touchée a été infectée au cours d’un séjour dans une région d’Afrique où sévit une importante épidémie de mpox du sous-type clade 1», a expliqué Olivia Wigzell, la cheffe intérimaire de l’agence suédoise, pendant une conférence de presse.

L’agence a toutefois assuré dans un communiqué que le fait qu’«une personne soit traitée pour le mpox dans le pays n’implique pas de risque pour le reste de la population». Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) considère pour l’heure ce risque comme étant très faible, a-t-elle ajouté.

L’agence a précisé à l’AFP dans un message qu’il s’agissait du variant du mpox du sous-type clade 1b, qui connaît une résurgence en RDC depuis septembre 2023. Dans ce pays d’environ 100 millions d’habitants, toutes les provinces sont désormais touchées par l’épidémie.

Selon le dernier rapport épidémiologique, «notre pays a enregistré 15.664 cas potentiels et 548 décès depuis le début de l’année», a déclaré jeudi le ministre congolais de la Santé Samuel-Roger Kamba. Au 3 août, Africa CDC avait recensé 455 décès et 14.479 contaminations dans 25 des 26 provinces de la RDC.

Virus plus dangereux

Le ministère américain de la Santé a annoncé un don à la RDC de 50.000 doses du vaccin Jynneos, alors que le laboratoire pharmaceutique danois Bavarian Nordic s’est dit prêt à produire jusqu’à 10 millions de doses de vaccins d’ici à 2025.

Le mpox est une maladie virale qui se propage de l’animal à l’homme mais qui se transmet aussi via un contact physique étroit avec une personne infectée par le virus. Elle a a été diagnostiquée pour la première fois chez des humains en 1970 dans l’actuelle RDC (ex-Zaïre), avec une diffusion principalement limitée à des pays de l’ouest et du centre de l’Afrique.

En 2022, une épidémie mondiale s’était propagée dans une centaine de pays où la maladie n’était pas endémique, faisant quelque 140 morts sur environ 90.000 cas. L’épidémie actuelle, partie de la RDC, a ses spécificités, en premier lieu un virus plus contagieux et dangereux, dont le taux de mortalité est évalué à 3,6%.

Par Le360 (avec AFP)
Le 16/08/2024 à 07h12