L’armée israélienne poursuit ses opérations contre le Hezbollah au Liban et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza. Dans le nord de Gaza, les conditions sanitaires sont déplorables après plus d’un an de bombardements.
À quelques jours de l’élection présidentielle du 5 novembre aux États-Unis, et malgré des pressions internationales, les tentatives de mettre fin aux hostilités demeurent vaines. Israël a juré de détruire le Hamas et a lancé une offensive dévastatrice à Gaza après une attaque inédite du mouvement islamiste palestinien contre son territoire le 7 octobre 2023. Israël cherche aussi à neutraliser le Hezbollah à sa frontière nord, après que le groupe libanais a ouvert un front en soutien au Hamas.
Dans ce contexte explosif, les États-Unis ont annoncé vendredi de nouveaux déploiements au Moyen-Orient, comprenant des moyens de défense contre les missiles balistiques, des avions de combat et des bombardiers, qui arriveront «dans les prochains mois» pour assurer la «défense d’Israël» et en avertissement à l’Iran. Des bombardiers B-52 Stratofortress sont déjà déployés au Moyen-Orient, selon l’armée américaine.
«Les ennemis, tant les États-Unis que le régime sioniste (Israël, NDLR), doivent savoir qu’ils recevront une réponse cinglante à leurs actions contre l’Iran et le front de la résistance», a averti Ali Khamenei à Téhéran, alors que son pays est engagé depuis plusieurs mois dans un cycle d’attaques et de ripostes avec Israël. Le 26 octobre, Israël a ciblé des installations militaires en Iran en réponse à des tirs de missiles iraniens sur son territoire le 1er octobre.
Opération au nord de Beyrouth
Un officier israélien a déclaré, sous anonymat, qu’une unité d’élite de la marine israélienne avait capturé un «agent de haut rang du Hezbollah» lors d’une opération à Batroun, au nord de Beyrouth. Une source libanaise, pour sa part, a mentionné l’enlèvement d’un «civil». L’individu, dont le nom n’a pas été dévoilé, serait un «expert dans son domaine», selon l’officier israélien.
L’armée israélienne a également mené des frappes au Liban, dont une dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, causant la mort d’une personne, selon le ministère libanais de la Santé. Le Hezbollah a de son côté revendiqué des tirs de roquettes sur plusieurs cibles au nord d’Israël et une base près de Tel-Aviv, blessant au moins 19 personnes.
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Depuis le 23 septembre, Israël mène des frappes contre les bastions du Hezbollah au Liban et s’est lancé dans une offensive terrestre dans le sud du pays le 30 septembre, affirmant vouloir neutraliser le mouvement dans les zones frontalières pour permettre le retour de 60.000 déplacés. Au moins 1.930 personnes ont perdu la vie au Liban depuis le 23 septembre, selon des sources officielles.
Deux soldats tués à Gaza
Dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a bombardé Jabalia, Beit Lahia (nord) et Nousseirat (centre), tuant trois Palestiniens selon la défense civile. La directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell, a dénoncé la mort de «plus de 50 enfants» en 48 heures à Jabalia.
La campagne de vaccination contre la polio a repris dans le nord du territoire, où l’armée israélienne mène une offensive intense depuis le 6 octobre, affirmant que le Hamas y rassemble ses forces. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avait déjà lancé une campagne le 1er septembre, après la détection du premier cas de polio en 25 ans à Gaza.
Le centre de soins primaires de Cheikh Radouane a été touché alors que des parents y amenaient leurs enfants pour la vaccination, bien qu’une pause humanitaire ait été convenue dans cette zone. «Les attaques sur Jabalia, le centre de vaccination et une employée de l’UNICEF sont de nouveaux exemples des graves conséquences des frappes sur des civils», a déclaré Russell.
L’offensive israélienne a causé la mort de 43.314 personnes, majoritairement civiles, selon le ministère de la Santé du Hamas, en plus de provoquer des destructions massives. L’attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1.206 Israéliens, dont des civils et des otages. Sur les 251 personnes capturées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes.
Enfin, deux soldats israéliens ont été tués à Gaza samedi, portant à 370 le nombre de pertes militaires israéliennes depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre 2023.