Le marché mauritanien des assurances compte actuellement une quinzaine de compagnies -dont les plus en vue sont Daman assurances, la Nationale d’assurances et de réassurances (NASR), les Assurances générales de Mauritanie (AGM), la Société d’assurances et de réassurance (SAAR), Taamin (Assurances islamiques), Wafa Assurances,… En plus, le marché compte deux courtiers français : Gras Savoye et Ascoma.
Ces opérateurs se partagent un marché dont le chiffre d’affaires annuel serait légèrement inférieur à 30 millions de dollars us. Un montant relativement maigre en comparaison notamment avec les standards sous régionaux, régionaux et internationaux, estiment les spécialistes.
Il faut également relever que ce secteur est dominé par la branche automobile, structurellement déficitaire partout dans le monde, déplore un directeur de département d’une compagnie de la place.
Par ailleurs, l’avènement de Daman Assurances, une entreprise créée à l’origine par la Société nationale industrielle et minière (SNIM), et dont une bonne partie du capital a été cédée en 2015 à une autre entité publique, semble avoir changé la donne.
La nouvelle compagnie a en effet récupéré toute seule, le marché des assurances de la société minière, de loin le plus important du pays.
Il faut ajouter à la faiblesse liée à la taille et à la structure du marché une absence de contrôle et de régulation de la part des pouvoirs publics, la méconnaissance de la pratique de la coassurance du fait d’un déficit énorme de confiance entre les opérateurs empêchant une répartition horizontale des risques au niveau du marché national des assurances.
Par ailleurs, l’absence d’une compagnie nationale de réassurance rend la pratique de l’assurance difficile, surtout quand il s’agit de couvrir de gros risques. Du coup, les compagnies sont obligées de recourir à des réassureurs étrangers entrainant des sorties de capitaux.
Enfin, la boucle des difficultés se renferme avec un défaut de cadre organisationnel légal chargé de la défense des intérêts matériels et moraux des opérateurs en assurances. Les professionnels courent derrière cette reconnaissance légale depuis 2 ans mais en vain.