Mali: l’insécurité fait couler le tourisme

DR

Revue de presseLa crise dans le nord Mali et les attentats répétitifs à Bamako ont fait plonger le secteur du tourisme malien, qui représente entre 10 et 15% de l’activité économique du pays. A peine 35.700 touristes ont été enregistrés en 2015, contre 71.300 une année auparavant.

Le 03/02/2016 à 20h04

«Depuis quelques semaines, à Bamako, restaurants et hôtels ne voient pas l’ombre d’un touriste. Et pour cause : depuis les attaques terroristes qui ont frappé l’hôtel Radisson de Bamako fin novembre, les annulations sont allées bon train».

C’est en ces termes que le journal malien «Le Katois» commente la chute des arrivées des touristes dans le pays depuis le déclenchement de la crise dans le nord du Mali, suivie de la recrudescence des attaques de groupes armés au cœur même de la capitale. A en croire des chiffres relayés par ladite publication, le nombre de touristes européens est passé de plus 71.300 en 2014 à 35.700 en 2015.

Cette chute continue semble désormais partie pour durer. Car, à en croire le journal, le pays avait l’habitude de recevoir avant la crise quelque 160.000 touristes venus du Vieux continent, comme c’était le cas en 2011, soit un an avant de le début de l’instabilité politique dans ce pays ouest-africain jadis considéré comme stable.

Selon le journal «Le Katois», la baisse des arrivées entraîne naturellement celle des recettes. «En 2014, la recette globale du secteur atteignait 50 milliards de francs CFA (environ 76,2 millions d’euros) et les investissement 4,65 milliards de francs CFA. Mais cette année, à cause des attaques terroristes, nous avons prévu 40 milliards de francs CFA de recettes», explique Moussa Dembélé, chargé de statistiques touristiques et hôtelières à la direction nationale de Tourisme.

Malgré tout, le pays essaie de soigner son image et de vanter les charmes de sa destination, à travers une «Opération séduction et renforcement de la sécurité». Cela s’avère d’autant plus nécessaire que le tourisme représente 10% à 15% de l’activité économique du Mali. Pour le moment, les fruits de ces efforts ne sont pas encore perceptibles car, note le journal, «les mois de janvier et février ne font pas le plein, loin s’en faut», alors qu' habituellement, ce sont «les plus propices de l’année».

Par Abdelkrim Sall
Le 03/02/2016 à 20h04