Cette vaste offensive de charme l'a déjà mené en Egypte, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, lui permettant de signer plusieurs contrats importants. Jeudi, l'Elysée a indiqué que le prince héritier dînerait avec le président Emmanuel Macron, afin de nouer un "nouveau partenariat stratégique franco-saoudien". Il se rendra ensuite à Madrid où il sera reçu jeudi par le roi d'Espagne Felipe VI.
Nommé prince héritier en juin 2017 par son père le roi Salmane, celui que l'on surnomme "MBS" a engagé de vastes réformes dans le cadre d'un plan appelé "Vision 2030" visant à bâtir une économie moins dépendante du pétrole.
Le 4 mars, il est accueilli par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi à l'aéroport du Caire. Des avions de combat avaient escorté son appareil à son entrée dans l'espace aérien égyptien. Le lendemain, l'Arabie saoudite et l'Egypte créent un fonds conjoint de 10 milliards de dollars pour développer une mégaville dans le sud du Sinaï, selon une source saoudienne. "L'Arabie saoudite représente le premier investisseur arabe en Egypte", affirme le porte-parole de la présidence égyptienne.
Lire aussi : Egypte-Arabie saoudite: les sept différends à aplanir
Le Caire et Riyad font partie d'un bloc de pays qui boycottent le Qatar depuis juin 2017, accusant l'émirat de liens avec des groupes extrémistes -ce que Doha dément- et de se rapprocher de l'Iran, grand rival de Riyad.
Le 7 mars, Mohammed ben Salmane entame par un déjeuner avec la reine Elizabeth II au palais de Buckingham une visite de trois jours au Royaume-Uni. Il a des discussions avec la Première ministre Theresa May sur les relations économiques, la défense ainsi que les réformes sociétales et économiques entamées par le régime saoudien, de l'autorisation de conduire pour les femmes à celle des cinémas.
La Première ministre fait aussi part de sa "profonde préoccupation concernant la situation humanitaire au Yémen", qui suscite aussi des protestations d'associations. Le conflit au Yémen entre rebelles soutenus par l'Iran et forces gouvernementales appuyées par l'Arabie saoudite, ont fait près de 10.000 morts. Le 9, le groupe de défense britannique BAE Systems annonce que Londres a signé avec Riyad un protocole d'accord pour l'achat par les Saoudiens de 48 avions de combat Eurofighter Typhoon.
Lire aussi : Trump reçoit le prince héritier saoudien qui révolutionne le Royaume
Le 20 mars, Donald Trump loue à la Maison-Blanche sa "grande amitié" avec le jeune prince héritier, en tournée de près de trois semaines aux Etats-Unis. "La relation n'a probablement jamais été aussi bonne. L'Arabie saoudite est un pays très riche et vous allez j'espère donner une part de cette richesse aux Etats-Unis sous la forme d'emplois et d'achats du meilleur matériel militaire qui soit au monde", lance M. Trump.
Le même jour, le Sénat américain rejette une résolution visant à arrêter l'assistance militaire à la coalition menée par Riyad contre les rebelles au Yémen. Le 23, l'administration américaine annonce son feu vert pour des contrats d'armement pour un montant total de plus d'un milliard de dollars avec l'Arabie saoudite.
Le 2 avril, dans un entretien publié par la revue américaine The Atlantic, le prince héritier estime que les Israéliens ont le "droit" d'avoir leur propre Etat-nation comme les Palestiniens, établissant ainsi un nouveau signe de rapprochement avec Israël.