L'islamologue Tariq Ramadan placé en garde à vue pour viol

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Entendu ce mercredi par la police judiciaire de Paris dans le cadre d'une enquête pour viol, l'islamologue, proche des Frères musulmans, a été placé en garde à vue.

Le 31/01/2018 à 12h13

Et ce qui devait arriver arriva. Visé par une enquête préliminaire pour viol, Tariq Ramadan, le célèbre et médiatique islamologue, a été placé en garde à vue ce mercredi par la police judiciaire de Paris. Il fait l'objet de deux plaintes pour viol, toutes deux déposées en octobre de l'année dernière. La première plainte a été déposée par Henda Ayari, une ancienne salafiste. Elle accuse Ramadan de l'avoir violée dans une chambre d'hôtel en 2010. La seconde a été formulée par une femme de 40 ans ayant requis l'anonymat. Les faits remonteraient à 2009.

La garde à vue peut durer jusqu'à 48 heures. Tariq Ramadan pourrait en sortir indemne. Tout comme il peut être placé comme témoin assisté ou être mis en examen, nous informe RTL.

Âgé de 55 ans, ce petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, professeur d'Etudes islamiques contemporaines à Oxford (Grande-Bretagne), voit "une campagne de calomnie" dans les accusations de viol. Marié depuis plus de 30 ans à une Française convertie et père de quatre enfants, il est régulièrement invité par d'autres universités en Europe, mais aussi au Maroc, au Qatar ou au Japon, et jouit d'un prestige certain parmi les étudiants musulmans européens qui se pressent à ses conférences et s'arrachent les enregistrements de ses cours, décrit l'agence AFP dans un long portrait qui lui est consacré.

Titulaire d'un doctorat de l'Université de Genève pour une thèse consacrée à son grand-père, Tariq Ramadan avait été frappé d'une interdiction de visa de la part des États-Unis en 2004, sous l'ère Bush, alors qu'il devait prendre un poste à l'Université de Notre Dame dans l'Indiana. L'interdiction a été levée par Washington en 2010. S'il bénéficie d'une forte popularité dans les milieux musulmans conservateurs, il est aussi très contesté, notamment dans les sphères laïques qui voient en lui le tenant d'un islam politique.

Barbe grise et tenues soignées, ce polémiste a parfois croisé le verbe avec ses plus virulents adversaires comme les essayistes Eric Zemmour ou Caroline Fourest, qui lui reprochent son discours fluctuant selon qu'il s'exprime en arabe ou en français et en présence ou non de non-musulmans.

Par Youssef Bellarbi
Le 31/01/2018 à 12h13