Rebondissement dans la saga Hermès. Depuis que Nicolas Puech, 80 ans et principal actionnaire individuel de Hermès, a décidé d’adopter son ancien jardinier âgé de 51 ans afin de lui léguer la moitié de sa colossale fortune, estimée à 10 milliards de francs suisses, ses proches ne décolèrent pas.
Redoutant qu’il ne soit sous l’emprise de l’ancien domestique et de sa compagne, dont ils dénoncent l’influence «envahissante», l’un d’entre eux a ainsi saisi l’Autorité de protection de l’enfant et de l’adulte (APEA) afin de demander l’ouverture d’une enquête.
Au cœur des inquiétudes des proches, la relation qu’entretient le principal actionnaire individuel de la maison de luxe française avec le couple de domestiques qu’il appelle «ses enfants». Ceux-ci, est-il indiqué dans le signalement rédigé par l’avocat Yanis Sakkas, ont pris une place jugée «disproportionnée» dans sa vie, sans compter que depuis la pandémie de la Covid, Nicolas Puech se serait «coupé du monde extérieur» et se «trouverait en situation de faiblesse».
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Autre argument apporté aux autorités dans l’attente de l’ouverture d’une enquête, la générosité débordante de Nicolas Puch à l’égard du couple au cours des dernières années. Passant au crible les largesses du milliardaire avec son couple d’employés, la presse suisse évoque ainsi le don de biens immobiliers répartis entre la Suisse, l’Espagne et le Portugal.
Le journal en ligne Blick se montre plus précis et citant le contenu du signalement évoque «notamment reçu plus de 54 biens immobiliers, argent et cadeaux, pour un montant minimal de 60 millions de francs suisses», dont «une magnifique villa à Montreux, d’une valeur de 4,7 millions», cédée gracieusement dans «le courant de l’année 2023» par le retraité. Ou encore l’accès illimité à la carte bancaire de Nicolas Puech dont jouissait le couple. Ceux-ci auraient «dépensé plusieurs centaines de milliers de francs suisses en peu de temps» dans des boutiques de luxe genevoises indique le signalement.
Le journal Blick va encore plus loin et dans des révélations fracassantes, basées sur le signalement, affirme que Nicolas Puech «entretiendrait en réalité une relation intime avec son employé de maison marocain».
Dans le signalement, il est ainsi expliqué qu’«au fil des années […], ces domestiques ont réussi à passer du service de [Patrick] à la table d’hôte. Ils ont su — à l’étonnement de tous — se rendre “affectivement” indispensables […]».
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L’auteur du signalement et proche du milliardaire se remémore ainsi que «ce dernier (le jardinier) […] ne savait ni lire ni écrire. Il tomba toutefois sous [son] charme. Il a alors progressivement entretenu des rapports intimes avec ce dernier. Une longue relation en a résulté».
Il développe son récit en indiquant que «(le jardinier) lui demanda par la suite d’engager sa concubine […], comme femme de chambre. Cette dernière est issue de la communauté des gens du voyage. Bien que cela était initialement difficile pour lui, ce dernier accepta de prendre cette dernière à son service. Il s’étonna par la suite de se lier également d’affection pour la concubine de son compagnon de vie».
S’il s’avère que le milliardaire est bien sous l’emprise du couple, ce que les proches redoutent est le recours à l’adoption dans le but de «capter la propriété de ces titres (NDLR: ceux de Hermès international SA), ou pour le moins la part réservataire des “descendants”».
Pour l’heure, la demande d’adoption de Nicolas Puech n’a pas encore été traitée, et l’APEA doit désormais se prononcer quant à la demande d’ouverture de l’enquête.