Les émeutes en recul en France, le jeune Nahel inhumé

Des policiers des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) en tenue anti-émeute chargent un manifestant. AFP or licensors

Les émeutes déclenchées en France par la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier mardi près de Paris lors d’un contrôle routier, ont marqué le pas dans la nuit de samedi à dimanche, quelques heures après l’enterrement de l’adolescent à l’abri des caméras.

Le 02/07/2023 à 06h43

Au petit matin, le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, n’avait pas recensé d’incidents majeurs et faisait état de 486 interpellations dans tout le pays, notamment pour port d’objets susceptibles de servir d’armes ou de projectiles.

«Nuit plus calme grâce à l’action résolue des forces de l’ordre», s’est-il réjoui sur Twitter.

Pour la deuxième nuit consécutive, le ministre avait reconduit un dispositif de 45.000 policiers et gendarmes, dont 7.000 à Paris et en proche banlieue, et des renforts conséquents à Marseille (sud) et Lyon (centre est), les principales agglomérations touchées la veille par les heurts, destructions ou pillages.

Saisi par une vidéo amateur venue contredire le récit initial livré par les policiers, le tir à bout portant d’un motard et la mort du jeune Nahel lors d’un contrôle routier à Nanterre, en lisière de la capitale, ont choqué jusqu’au sommet de l’Etat, embrasé le pays et résonné bien au-delà des frontières françaises.

Dans ce climat, le président français Emmanuel Macron a annoncé samedi à son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier le report de sa visite d’Etat prévue de dimanche soir à mardi.

Le conflit lié à sa controversée réforme des retraites à peine surmonté, le président français se retrouve confronté à l’embrasement des banlieues, une deuxième crise en quelques mois.

Fin mars, c’est la visite de Charles III en France qui avait dû être annulée, en raison de la crise sociale.

La question de l’état d’urgence reste posée et surveillée à l’étranger, d’autant plus que la France accueille à l’automne la Coupe du monde de rugby, puis les Jeux olympiques à Paris à l’été 2024.

Plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne, ont mis à jour leurs conseils aux voyageurs en leur recommandant de ne pas se rendre dans les zones concernées par les violences.

Le consulat de Chine à Marseille a aussi invité les citoyens chinois à «être vigilants et à faire preuve de prudence» après que les médias d’État ont rapporté qu’un bus transportant des touristes chinois, à Marseille, avait été la cible de jets de pierres jeudi.

Cette vague de violences et la colère de nombreux jeunes habitants des quartiers populaires contre la police ou l’Etat ont rappelé les émeutes qui avaient secoué la France en 2005, après la mort de deux adolescents poursuivis par la police.

Par Le360 (avec AFP)
Le 02/07/2023 à 06h43