Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a cédé 2,43% à 81,10 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, dont c’est le dernier jour de cotation, a abandonné 2,39% à 77,29 dollars. Les cours sont ainsi au plus bas depuis trois semaines.
«On craint que l’économie ralentisse», a résumé pour l’AFP Phil Flynn, de Price Futures Group, soulignant que les performances de Wall Street s’étaient montrées «bien moins spectaculaires ces derniers jours».
L’analyste pointait aussi «un indicateur manufacturier de la région de Philadelphie bien pire que prévu» se repliant pour le huitième mois d’affilée «et une nouvelle chute des reventes de logements», la treizième de suite (-2,4% en mars sur le mois).
En outre, le président de la Fed de New York John Williams a affirmé mercredi que l’inflation était encore bien «trop haute», insistant sur l’intention de la Banque centrale «d’user de ses outils pour la faire baisser».
Pourtant, l’annonce d’une baisse massive des stocks américains de pétrole brut, faite mercredi 19 avril, aurait dû avoir un effet haussier sur les cours de l’or noir, a reconnu Phil Flynn. «Le marché ignore les chiffres de l’offre et de la demande» de pétrole «et se concentre sur la possibilité d’un ralentissement économique», a-t-il expliqué. «Les investisseurs se tournent vers les marchés extérieurs pour prendre leurs décision».
Pour Stephen Innes, analyste chez SPI, «les investisseurs en matières premières n’ont d’autres choix que de se couvrir contre le risque que les banques centrales continuent d’augmenter les taux, ralentissant l’économie et diminuant la demande d’essence».
Au Royaume-Uni, le niveau de l’inflation est resté accroché au-dessus des 10% en mars, selon des chiffres publiés mercredi. Le marché anticipe ainsi «un nouveau relèvement des taux de la Banque d’Angleterre et de la Banque centrale européenne», selon Stephen Brennock de PVM Energy, l’inflation étant restée «à des niveaux préjudiciables le mois dernier».
Le Brent comme le WTI ont perdu leurs gains liés aux réductions volontaires de production de certains membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+), annoncées début avril, et qui doivent débuter en mai jusqu’à la fin de l’année 2023.